Centres commerciaux : Stop ou encore ?

Les malls continuent de pousser comme des champignons. Une question se pose alors : Il y a-t-il trop de centres commerciaux en France, alors que la consommation est en berne et que les ventes sur Internet se multiplient ?

Rien que sur octobre et novembre 2015, 7 nouveaux centres commerciaux ont ouverts leurs portes ! À Bordeaux, Promenade Sainte-Catherine, à Meaux, les Saisons de Meaux (100 magasins), à Cagnes-sur-Mer, Polygone Riviera (150 boutiques), à Marseille, Les Docks et les Voûtes de la Major, à Besançon, Les Passages Pasteur, à Beauvais, Le jeu de Paume. Soit un total de 182000m2 commerciaux. Premier problème : la vacance commerciale, c’est- à-dire la part moyenne de locaux vides sur leur nombre total, a elle aussi augmenté, de 50% selon une étude réalisée par Procos. Second problème : la consommation baisse, sans parler de l’impact causé au centre-ville. Qu’à cela ne tienne, les promoteurs réagissent en mettant le paquet pour séduire le chaland : parc paysager, loisirs à gogo, services innovants comme le click and collect, design unique, parcours digitalisé, animations en tout genre… Une autre solution, pour attirer les visiteurs, consiste aussi à créer un espace créateur. À Polygone Riviera, il se nomme designer gallery : on y trouve Grand Playground, 500m2 dédiés à une trentaine de labels, By Colette, une enseigne locale dénicheuse de tendances, Nue 19.04, une marque de mode féminine… « Nous avons besoin de ces indépendants dans notre offre, qui font la différence avec les autres centres », glisse Sonia Daisay, directrice commerciale adjointe chez Unibail. Aux Docks de Marseille, c’est même quasiment tout le centre qui est dédié aux indépendants. Le but étant de pratiquer un shopping différent, plus pointu. Illustration avec Manhé, une boutique de chaussures et prêt-à-porter, au décor cosy-vintage. Ou The Old Company qui propose ici un concept Military/Vintage. Reste que le taux d’effort, qui atteint couramment 15% du chiffre d’affaires, est jugé bien trop élevé pour bon nombre d’indépendants. D’où la solution des baux précaires, pour les moins fortunés. Au Jeu de Paume, à Beauvais, trois espaces éphémères ont ainsi été créés pour accueillir ces jeunes marques sans qu’elles prennent trop de risques. « Nous avons dépensé 400 000 euros pour leur offrir des locaux équipés, de qualité et ne nécessitant aucun travaux de leur part », souligne Marion Le Tiec, directrice du centre. 

« Nous avons besoin des indépendants dans notre offre, car ils font la différence avec les autres centres commerciaux »

​Quid des franchisés ?

Dans cet environnement, les franchisés semblent avoir les reins plus solides pour prendre des baux classiques. D’ailleurs, lors du dernier Mapic, les négociations allaient bon train. Beaumanoir, Vivate, Celio… La liste est longue de ceux qui lorgnent du côté des 5,5 millions de m² supplémentaires d’espaces commerciaux qu’on leur promet d’ici à 5 ans selon le recensement de Procos. Au final, le mix franchisés/indépendants monte donc en puissance dans les nouveaux malls: « il s’élève à 45% à Polygone Riviera », indique Sonia Daisay, d’Unibail. Quant Au Jeu de Paume, le prêt-à-porter représente 43% de l’offre, dont 59% d’indépendants et franchisés, selon Marion Le Tiec. Reste que la question de départ est toujours d’actualité : n’y-a-t-il pas trop de centres commerciaux ?


Pour aller plus loin :
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