Boutique – Garrice, Duo, Design, Dressing : Les chaussures en 3D !

Un duo pétillant à la ville comme à la scène, une approche culturelle et « produit », du métier, trois boutiques en réseau. C’est le secret du succès pour Garrice. Shoes addicts, bienvenue over the rainbow.

Les amoureuses de la belle chaussure le savent. À Paris, les multimarques inspirants se comptent sur les doigts de la main. «Nous travaillons comme un peintre qui possède une palette infinie de matières et de couleurs et qui, par petites touches, va créer son propre univers », résume Alexandra Abergel. Garrice, c’est une histoire de dressing ; un ensemble de souliers de caractère et de qualité, au sein duquel un attachement particulier est accordé au principe de collection. Quand Michel – mari et co-gérant – prend le relai, entre eux c’est ping pong party. Une complicité qui date des bancs de la fac et de cette passion commune pour le cinéma et le design. 1993 à Nation. Une boutique de quartier devenue fer de lance via le bouche à oreille. Deux adresses plus loin et une montée en gamme confirment le succès: « Notre approche du métier est avant tout culturelle par opposition à un esprit exclusivement « marques », souligne Michel. Loin des diktats orchestrés par la publicité, donc.

Garrice

Et ce parti-pris porte ses fruits, patiemment mis en place dans la confiance avec des créateurs « qui ont beaucoup de talents » comme Alberto Fasciani, Moma, Sasseti, ElisaNero, Eva Turner, Chie Mihara. Ou ces artisans avec lesquels le duo dessine la ligne maison Garrice. Un quart de l’offre en magasin, plus de 300 modèles par saison, peaufinés dans le secret d’ateliers par Alexandra et Michel, et qui seront déployés parmi les 40 collections des plus grands chausseurs, de Givenchy à Paul Smith, de Stuart Weitzmann à Cesare Paciotti. Comme ses bottes cavalières à la ligne et au cuir impec qu’Alexandra porte aujourd’hui. « Nous avons des antécédents familiaux dans le fait main ! Mon père tailleur, la mère de Michel couturière à façon. » Et Michel d’enchérir : « Nous avons tous les deux grandi dans cet univers de labeur, entourés de patronages et de magazines de mode.»

Une stratégie d’achat volontiers « anarchique »

Les boutiques du Marais sont conçues comme des galeries, boudoir indus à Rivoli, plus techno à Saint-Antoine. Une démarche visuelle qui assume une patte perso sur une trame d’équilibre de lignes travaillées. « Avec un côté “populaire”, dans le sens proche des gens poursuit Alexandra. Les marques prennent une saveur différente chez nous. Nous n’intégrerons jamais une griffe qui serait un diktat, elle ne s’inscrirait pas dans notre univers. Dans chaque collection nous choisissons, sans contrainte et sans budget préétabli, puis nous ajustons selon les volumes vendus la saison précédente (l’hiver sur l’hiver, ndlr).» 

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Un tronc commun, mais un résultat différent dans chacune des 3 boutiques, avec la sensation que vous ne voyez pas les mêmes produits, là est peut- être le secret Garrice. Et Alexandra de conclure: « la chaussure raconte sa vie intime, on en parle dans la psychanalyse et dans le Talmud. C’est un objet qui parle de l’âme ».