Boutiques de mode : Quel avenir pour les indépendants ?
Le magazine Boutique2Mode lance une grande enquête sur l’avenir du commerce indépendant dans le secteur de la mode, car si l’habillement est en baisse depuis 2008, la crise a débuté bien avant pour les détaillants. Depuis le début des années 1980, la concurrence des chaînes et grands magasins les a progressivement poussés hors des centres-villes, des grandes agglomérations et des centres commerciaux, sans compter la clientèle partie faire ses achats sur le net. Si bien qu’en l’espace de 30 ans, la part de marché des indépendants dans la vente de prêt-à-porter a chuté de plus de 20% ! Pourtant, ceux qui résistent et continuent de développer leur activité sont loin d’être une espèce en voie de disparition, les nombreuses « Success Story » publiées dans notre magazine sont là pour en témoigner. A défaut de pouvoir compter sur l’aide des pouvoirs publics, les détaillants doivent se concentrer sur la valeur ajoutée qui les distingue des grands enseignes, Le service et, pour certains, leur réactivité et leur créativité. A l’heure où le consommateur cherche à donner un sens à ses achats, le détaillant dispose de nombreux arguments à faire valoir : proximité, qualité et originalité des produits, conseil et relation avec la clientèle, formation des jeunes sont autant d’atouts à mettre en valeur pour pouvoir envisager un meilleur avenir. Mais dans le secteur de la mode, la concurrence est très forte et le commerçant indépendant est souvent bien seul dans sa boutique. Dans ce contexte et face au déploiement des stratégies multi-canal et “multi-promo”… des grandes marques, comment tenir ?
En tant que responsable de marque, détaillant ou professionnel du secteur de la mode, comment voyez-vous l’avenir du commerce indépendant, qu’il soit multimarque ou affilié/franchisé ?
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Brigitte Villeminey
31 octobre 2015 @ 18 h 45 min
30 ans de passion… Tous vos commentaires, c’est nous , tous indépendants et fiers de l’être. Et tous de supers pro, à n’en pas douter. Malgré toutes ces difficultés, ne nous laissons pas happer par la victimisation et la sinistrose.Le monde change, mais nous restons des êtres humains, et c’est l’humain qui fait la différence. Hier est mort, vive demain.Peut-être une piste ? : Ne restons pas isolés,il me semble que l’individualité si chère aux indépendants est devenue un danger, une fragilité.L’union fait la force…Pourquoi ne pas rencontrer son collègue de la ville voisine et …. s’associer ?c’est possible,( j’en suis la preuve) et je peux vous dire que malgré toutes les épreuves et les obstacles, le fait d’être ensemble ( de ne plus être seul) est extrèmement rassurant, sécurisant, sans compter le croisement des compétences qui boostent nos méninges et nos entreprises….Oui, ce métier tel qu’on le connaît est sérieusement menacé : ne regardons plus en arrière . Ré inventons le, osons , allons ! ….pas facile, voire, déstabilisant , mais NECESSAIRE pour ne pas mourir.A vous lire,que de compétences, de passion, d’expériences, de richesses. Ne les laissons pas s’échapper sans tenter “autre chose”. Moi, j’y crois !
Alain Dacquet
15 octobre 2015 @ 19 h 04 min
Je suis né dedans, mais j’espère ne pas y mourir…
Je suis indépendant depuis 30 ans, j’ai 2 boutiques de PAP moyen haut de gamme, masculin( 10 marques) et féminin ( 12 marques) dans une petite ville de province, dans laquelle on tirait encore son épingle du jeu il y a encore 5 ANS. Mais depuis, le chiffre d’affaires s est étiole, la marge s’est rogné.. , Car si la sinistrose est dans les villes, croyez moi elle a gagné nos campagnes où, nous avions encore une clientèle rurale et fidèle avec un certain pouvoir d’achat jusqu’à présent Mais ceci est révolu, il n’ y a plus d’avenir pour toutes nos petites boutiques, même si nos instances politiques nous disent le contraire . Elles nous bernent de discours élogieux du MADE IN FRANCE.. Je pense que tous ces technocrates vivent dans le monde des bisounours et sont loin de notre réalité du quotidien. Je crois que pour ma part, j’ai assez donné par le biais du RSI, URSSAF, ASMIS,FONGECIF et bien d’autres. J’aimais mon métier, moi aussi j’ai été passionné nourri de la richesse humaine qu’elle m’a apportée. Même si aujourd’hui, nous avons encore de belles rencontres,,je suis blasé. Tout doit passer par le progrès qui détruit. Pourtant je n’ai pas fini et j’aspire à des jours meilleurs. Je me retrouve dans tous vos commentaires, et ce qui me console c’est que je ne suis pas seul.
Martine
14 octobre 2015 @ 8 h 32 min
Je suis bien d’accord avec tout ce qui a été dit. Nous n’avons pas d’avenir si nous n’avons qu’une seule boutique. Aujourd’hui celui qui veut s’en sortir doit avoir un multimarque et 2 ou 3 franchises. Les clients de 25 à 45 ans ne voient que le PRIX… ils n’ont pas de connaissance des tissus, de la qualité d’une belle fabrication et ils s’en moquent; Ils jettent les produits très vite, “ce n’est pas grave ce n’était pas cher” ils veulent changer souvent, acheter toutes les semaines à petits prix. Les “grandes enseignes” de la “Distribution” leur proposent du bas de gamme présenté comme le Luxe et les matraquent de sms, de mails toutes les 3 semaines avec des promos… nous , on ne peut pas suivre sur ce chemin car nous n’avons pas leurs coêfficients de marge… Je reste sur un créneau plutôt haut de gamme car depuis 40 ans la boutique a une clientèle sur ce secteur mais je ne me fait pas d’illusions, même avec une page Facebook, des sms, rénovation de la vitrine, des coupes plus “djeunes”, à 60 ans, je ne sais pas si j’arriverais à céder mon fonds ou mon droit au bail. On a fait l’expérience d’une deuxième boutique sur un retail-park près de quartiers csp++ et populaires, 3 ans de galères et reparti “une main devant…”Loyers indécents (bailleur grosse fortune avec 2 hyper L…) locaux restés vides ;;et même avec des marques pas chères lieu pas attractif. On va espérer que les fêtes de Noêl se passent bien. Bon courage à tous.
Philippe Menudier
2 octobre 2015 @ 17 h 12 min
que dire de plus – les boutiques multi marques sont tout simplement asphyxiées jusqu’à ce que mort s’en suive…
les marques ne jouent plus le jeu voulant à la fois avoir un réseau classique de distribution, une plateforme internet quand ce n’est pas leurs propres boutiques… faisant elle même de la concurrence a leur réseau…cf : Aubade et bien d’autres
bref c’est l’anarchie….
de plus les consommatrices Françaises ( pas toutes heureusement )ne savent plus faire la différence entre qualité et prix –
elles recherchent avant tout un prix… pour peu que ça soit bien présenté elles ont l’impression d’acheter du luxe…a grand coup de pub…
de plus les organisations professionnelles ne font rien pour promouvoir la lingerie auprès du grand public… une bande d’endormis .. …
quand est ce la dernière fois que vous avez vu a la télévision une belle publicité pour une grande marque de corsetterie avant noel?? les parfums oui mais pas la lingerie pourquoi dépenser puisque “ça ne se voit pas “…
la Française amatrice de lingerie c’est un mythe… de plus les françaises sont vidées de pouvoir d’achat …
c’est un problème d’éducation … n’oubliez pas qu’en mai 68 on brulait les soutien gorges … dans un souci d’égaliser l’homme et la femme.
cette profession est en déshérence totale.
heureusement que certaines consommatrices nous redonnent l’espoir.
gauché silvie
23 septembre 2015 @ 11 h 21 min
je viens de lire mes collègues certes même constat installée depuis plus de 30 ans , magnifique métier tjrs en mouvance ,je suis attristée de voir auj nos propres fournisseurs vendent en ligne, constamment en promo et aller solliciter chaque jour notre réseau clientes via le net, les indépendants sont impuissants malgré tous nos efforts et notre professionnalisme ,nous avons mis en avant toutes ces marques et auj ces fabricants nous coupent l’herbe sous le pied en diffusant en direct de plus la profession du représentant est aussi en péril; toute une chaine menacée et combien d’emplois perdus sans oublier nos chambres de commerces et nos fédérations ,je constate que nous servons de relais pour les nouvelles générations qui viennent voir essayer et attendre la promo sur le net,
merci a notre très fidèle clientèle qui nous respectent et que je continuerais de servir avec cœur et respect sans nivèlement par le bas de ma gamme de produits,
quel avenir pour notre fond de commerce ? courage a nous tous les indépendants
Gilbert Buchwald
16 septembre 2015 @ 17 h 02 min
Notre métier, un métier passion que j’exerce depuis + de 43 ans dans notre boutique de Menton crée en 1972, pendant toutes ces années, j’ai rencontré des gens superbes et fait travaillé aussi des personnes qui ont toutes apportées des choses superbes à notre enseigne et surtout à notre clientèle.
Aujourd’hui entouré d’une superbe équipe nous maintenons le cap avec comme vous le savez des hauts et des bas, notre Chiffre d’affaire à baissé nos charges augmentent, avec bien souvent des loyers qui s’envolent et donc notre bénéfice baisse.
L’avenir du multimarques pour moi, est plus difficile que dans les grandes années qui sont derrières nous, mais le potentiel existe toujours à condition de faire confiance aux jeunes pour créer une dynamique dans nos points de ventes et surtout ne pas regarder la guerre que se livrent les grandes marques autour de nous qui tirent toujours vers les plus bas la grande masse de nos clients, et cela depuis des années.
Muriel
16 septembre 2015 @ 16 h 48 min
Je pense que je vais faire un copié-collé des 2 commentaires ci-dessus, en même temps cela me rassure. Je vis la même chose que ces deux femmes chaque jour dans ma boutique que j’adore, je suis une passionnée de la mode, j’aime les gens et mes clientes me le rendent bien mais nous travaillons dans un contexte particulier, le net, les centres commerciaux, le pouvoir d’achat en berne…j’ai baissé mes prix au fur et à mesure des années tout en gardant la qualité des produits , j’ai des clientes fidèles et attachées à mon univers, je suis toujours à la recherche de nouveautés, je fais les salons en France et en Italie malgré tout cela, le chiffre d’affaire n’est pas toujours à la hauteur de mes espérances, de mon temps passé, de mon investissement. sans parler du RSI qui nous assassine. je veux rester optimiste mais quel avenir pour nous tous, les indépendants…
Morgane
12 septembre 2015 @ 17 h 09 min
D’années en années le chiffre d’affaire baisse, je pense qu’il n’y a plus d’avenir pour les petits détaillants quelque soit la marchandise et les prix proposés.
Toute la journée j’entends dire que la boutique est magnifique, que tout est beau et qu’enfin on vend des produits Français mais les clients repartent sans rien acheter en disant qu’il reviendront plus tard (je pense quand j’aurai mis la clef sous la porte)
Je suis restée très optimiste jusqu’à ce jour mais aujourd’hui le moral est en berne.
Je survie aujourd’hui uniquement par des anciens clients très fidèle mais la nouvelle génération s’est tournée vers le web et les “grandes enseignes” et ne se préoccupe pas du service que nous pouvons leur apporter.
La Dame En Vert
10 septembre 2015 @ 11 h 18 min
J’ai ouvert en 2010 et mon chiffre d’affaires plafonne. Il ne me permet pas de vivre de mon activité. J’avais cependant pris toutes les précautions et construit un vrai plan d’affaires à l’ouverture, avec une étude de marché. Tout s’est avéré beaucoup trop optimiste. Les jeunes couples n’ont pas d’argent et je vends des vêtements et chaussures enfants. Bien que j’utilise tous les moyens modernes : fichier clients, mailing, page Facebook, rien n’y fait. Tout le monde marchande et préfère dépenser de l’argent en transport pour trouver moins chers ailleurs Et pourtant, je me suis démenée pour trouver des marques moins chères; tous mes prix m’ont baissé, mais ailleurs aussi. Seuls les grand parents dépensent encore pour aider les jeunes.
Streetmoving
10 septembre 2015 @ 10 h 55 min
Avec la proliférations de centres commerciaux en périphérie des villes,c’est la mort des centres villes et donc des commerces qui si trouvent.
Déjà pas mal de villes moyennes sont touchées,il suffit de se balader dans les centres villes de 20000 à 30000 habitants pour voir
un grand nombre de boutiques fermées.
Jeunet-Mancy Clélia
10 septembre 2015 @ 10 h 46 min
Nous sommes en train de mourir à petit feu….