Délais de paiement : La FNH demande d’introduire de la souplesse dans la nouvelle réglementation

La commission européenne a présenté le mois dernier un nouveau règlement visant à lutter contre les retards de paiement, en réduisant notamment les délais. La Fédération Nationale de l’Habillement (FNH) appelle les parlementaires à faire preuve de souplesse, face à une mesure qui pourrait mettre en péril les trésoreries de nombreuses entreprises du secteur de la mode.

Alors que l’activité des détaillants indépendants n’a pas été particulièrement bonne en cette rentrée, comme le montrent les derniers chiffres de l’Observatoire de la Fédération nationale de l’habillement (baisse moyenne de 8% en septembre), le syndicat représentatif du secteur s’inquiète aujourd’hui d’une nouvelle réglementation sur les retards de paiement qui pourrait prochainement entrer en vigueur.

Le 12 septembre dernier, la Commission européenne a en effet dévoilé une proposition de règlement concernant la lutte contre « les retards de paiement dans les transactions commerciales ». Elle souhaite notamment raccourcir les délais de paiement entre entreprises, avec l’interdiction des paiements supérieurs à 30 jours et la suppression des exceptions et dérogations à ce délai. Cette mesure « créera un environnement commercial plus équitable pour les PME », a justifié le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.

Une mesure « hors sol »

Une mesure taillée pour les industriels, mais qui va au rebours des intérêt des détaillants du secteur de la mode. Ceux-ci seraient de facto fortement impactés par ce durcissement des conditions de paiement. « Pour des commerces indépendants, notamment dans le secteur de l’habillement, c’est hors sol et cela vient ajouter encore plus de tension à des trésoreries déjà bien fragilisées par l’augmentation des charges et l’érosion des chiffres d’affaires ! Il faut donc laisser un peu de marge aux PME et TPE pour s’organiser entre elles », réclame le Président de la FNH, Pierre Talamon.

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La FNH propose de son côté que des accords directs entre les partenaires commerciaux sur les délais de paiement soient plutôt privilégiés. « Un paiement à 30 jours est très pénalisant pour un commerçant indépendant : le délai est trop court entre la livraison, le paiement au fournisseur et la vente au client final. D’autant que les fournisseurs imposent souvent des dates de livraison précoces, notamment par rapport aux démarrages des saisons qui ont tendance à être de plus en plus tardifs », justifie Pierre Talamon. Reste à savoir si ce discours de raison sera entendu par les parlementaires européens. A suivre…