Baromètre 2016 – Les professionnels de la mode n’ont toujours pas le moral !

Les professionnels de la mode ont été nombreux* à participer au baromètre annuel de Boutique2Mode sur le moral des dirigeants de mode. Pour la troisième année consécutive, notre sondage laisse apparaître un certain pessimisme pour l’avenir. Et même si le marché devrait enfin renouer avec une légère croissance en 2016, détaillants et marques de mode affichent de la prudence dans leurs intentions d’investissements.

« Fiscalité trop lourde », « concurrence déloyale sur internet »,« promotions des grandes enseignes »… chaque année, la colère des professionnels de la mode se focalise sur les mêmes problématiques. Et pourtant, chaque année, rien ne change fondamentalement. Même s’il faut bien le reconnaître, sur certaines revendications essentielles, des avancées notables ont été effectuées. Par exemple, le « Small Business Act » pour les TPE et PME, présenté en 2015, renforce la politique déjà menée depuis 2014 avec la création du CICE ou encore la suppression des charges patronales pour les salariés payés au SMIC. Les CDD peuvent ainsi être renouvelés 2 fois et une prime de 4000 euros a été votée pour les entreprises embauchant pour la première fois. Sans compter les premiers effets du choc de simplification qui devraient, à terme, réduire les nombreuses tâches administratives auxquelles sont actuellement soumis les dirigeants d’entreprises. Un ensemble de mesures dont on ne peut mesurer exactement l’impact économique, mais qui vont à coup sûr dans le bon sens. Et c’est déjà çà !

Des aléas conjoncturels toujours plus présents

Ce qui pose réellement problème aux professionnels de la mode, c’est l’incapacité du marché à retrouver une dynamique positive sur le long terme, après 8 années consécutives de baisse. Pourtant, 2015 semblait bien partie pour rattraper un tant soit peu ce retard accumulé, notamment durant le second semestre où l’optimisme paraissait gagner peu à peu du terrain. « Jusqu’au mois de juillet, notre activité était en baisse puis nous avons connu une embellie qui s’est terminée début novembre, à cause des attentats », confirme Karine Magnin, de la boutique New Style à Thonon-les-Bains. Pour d’autres, la météo a aussi joué un rôle important. « Après une bonne rentrée, surtout le mois d’octobre, les ventes de novembre ont chuté d’une part à cause du pont du 11 novembre qui coïncidait avec une semaine particulièrement ensoleillée, d’autre part suite aux évènements de Paris », rajoute Nadine Kerboeuf, du magasin O Gré du Vent à Sceaux. Avec des températures d’en moyenne 2,6°C au dessus de la normale, le mois de décembre fut l’un des plus chauds jamais enregistrés dans l’Hexagone. Preuve que le climat a sa part de responsabilité, les ventes ont aussi été légèrement impactées par la… Cop 21 ! « Déjà que depuis novembre les clients de la banlieue parisienne ont tendance à moins se rendre dans la capitale, alors si on limite la circulation des personnes la situation ne risque pas de s’arranger », témoigne Stéphane Hadad, gérant de la boutique parisienne Sade. « La nouveauté dans le secteur de la mode est que nous évoluons au sein d’un environnement de plus en plus instable et que l’on ne peut maîtriser, explique Philippe Daquai, président de la Fédération des Détaillants en Chaussures de France. Prenez l’exemple de la météo ou des attentats, il n’y a absolument rien à faire et aujourd’hui j’ai de nombreux retours de collègues ou d’adhérents qui m’expriment leur souhait d’arrêter leur activité car ils n’ont aucune visibilité, même à court terme ! » Les résultats de notre sondage montrent bien ce désarroi, mais attestent aussi d’un léger mieux en termes de confiance par rapport à l’année précédente, puisque 68% des participants constatent des ventes inférieures à la normale en 2015, alors qu’ils étaient 77% en 2014.

Poursuivez la lecture de cet article et découvrez les résultats détaillés de notre sondage, les analyses des professionnels du secteur ainsi que les prévisions de l’évolution du marché en 2016 dans Boutique2Mode n°31  

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