Etat d’urgence sur les soldes et promotions !
Collections conçues uniquement pour l’évènement, prix artificiellement gonflés avant réduction, périodes plus en phase avec les saisons… les soldes catalysent les critiques des professionnels de la mode, quand les clients sont de plus en plus nombreux à y voir une supercherie. Selon un sondage réalisé par LSA/Toluna, 74,3% des Français ont consommé lors des soldes d’étés en 2015, c’est 1,6% de moins que l’année dernière. Le panier moyen chute quant à lui de 20% ! Si la fréquentation reste élevée, l’engouement qui caractérisait cette période autrefois festive semble donc peu à peu s’éteindre. La faute en partie aux ventes privées, déstockages et autres évènements promotionnels qui ont lieu tout au long de l’année. Mais surtout du fait que les soldes interviennent beaucoup trop tôt dans l’année. Prochaine échéance dans la plupart des départements, le 6 janvier 2016, « soit le début de la saison hivernale pour les commerçants du sud de la France », confirme Laurent Lopez, gérant de la boutique l’Observatoire à Toulouse. Face à cette situation, l’efficacité du système français avec 2 périodes de soldes par an, à des dates fixées par les pouvoirs publics, est remise en question. D’autant plus qu’au sein d’un marché de fast fashion, la sortie de 2 collections annuelles n’est plus la règle absolue. Dans les pays d’Europe du Nord, si souvent cités comme exemples, il n’existe pas de périodes réglementées de soldes, et chaque commerçant est libre de gérer son stock comme bon lui semble. Et comme le rappelle Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants de France, « cette formule n’empêcherait pas de décider de la date des soldes par ville, par région parfois ou individuellement selon le choix du commerçant ». Francis Palombi propose également de durcir certaines règles afin d’éviter une dérive vers le « tout promo ». Par exemple, un produit soldé devrait être payé et en stock depuis 2 mois, au lieu d’un mois actuellement, et les contrôles contre les promotions déguisées seraient renforcés.
Alors faut-il repousser les dates de soldes, passer à 4 périodes par an ou tout dérèglementer ?
Une chose est sûre, le système des soldes truquées et les promotions à l’année mettent en péril les marges des professionnels qui appliquent une certaine éthique commerciale. Car quand une entreprise fabrique ou tout du moins conçoit en France et confectionne dans des conditions équitables, les coefficients de vente de 6 et les promotions qui s’en suivent à -70% sont tout simplement impossible ! A l’heure ou “le ministre réformateur” présente une nouvelle loi Macron et où l’état d’urgence ne contribue pas à faire revenir les clients en magasins, l’urgence pour et en l’état serait d’appliquer aussi et enfin au secteur du commerce “la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques”.
Et vous, en tant que dirigeant de marque ou détaillant du secteur de la mode, pensez-vous que les soldes et promotions telles qu’elles existent aujourd’hui doivent faire l’objet d’une réforme ?
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