French Days : « Je vous accuse d’attirer toute la profession dans une spirale de déchéance »
Suite à l’article paru dans Le Parisien sur les “French Days” et dans lequel Nathalie Balla vante des bonds de ventes de 50 à 100%, Patrick ABOUKRAT, gérant des boutiques Aboudabibazar à Paris et notoirement connu pour ces prises de positions en faveur du commerce indépendant, conteste le point de vue de la coprésidente de La Redoute et dénonce la spirale des promotions.
Nous relayons ici la tribune de Patrick Aboukrat, adressée au gouvernement ainsi qu’aux fédérations professionnelles, et nous vous invitons à réagir au sujet de ces nouvelles journées dédiées aux promotions.
Communiqué
Madame Balla,
Vous faites état du résultat des French Days du printemps dernier et il semble qu’on n’ait pas les mêmes informations. Imaginons que vous disiez la vérité, les distributeurs participants auraient eu un bon de 50% des ventes …mais en proposant des remises de 50 à 70%. D’après mes bases en mathématique, soit vous avez eu des remises des fournisseurs et donc vous avez fait de fausses promotions, soit vous avez délibérément oublié la notion de marge et vous avez vendu à perte. Outre le cadre légal que ces promotions doivent respecter, nous ne faisons pas, de toute évidence le même métier. C’est également ce qui s’est déroulé lors de l’opération du Black Friday. Vous avez certes eu un bon de votre chiffre mais certainement avec une marge négative.
Outre l’effet négatif sur la consommatrice que vous voulez aider en apportant « des évènements plus clairs et plus transparents », quelle va être sa réaction en constatant que moins d’un mois après l’arrivée des nouvelles collections, celles-ci sont proposées avec des remises de plus de 50% !?! Ne pensez-vous pas qu’elle sera totalement déroutée ? N’est-ce pas se moquer de la consommatrice et de toute la profession ? N’est-ce pas tout simplement démontrer que vous manquez de professionnalisme même si vous représentez un groupe qui devrait donner l’exemple ?
Que s’est-il passé après le dernier Black Friday de novembre 2017 ? Les consommatrices étaient déjà dans un état d’esprit de « soldes de fin de saison ». Les ventes du mois de décembre, habituellement animées par les achats pour les fêtes, ont été en berne. Vous-même, vous avez envoyé, dès le lundi après le Black Friday (que la Redoute a utilisé plus de 5 jours), des offres de remises (ou pré soldes !!!) de 30 à 50% durant tout le mois de décembre ! Bien évidemment que vous ne pouviez remettre les articles au prix normal et que vous vous êtes retrouvés dans la spirale des prix barrés ! Vous ne vous étonnerez pas que les soldes de janvier 2018 qui ont suivi ont été déplorables et comme vous le demande Marc Lomazzi, « trop de promotions tue les promotions ? » !
Vous prétendez ensuite que ces périodes de promotion correspondent à un vœu du Gouvernement et je m’étonne que vous parliez en son nom. Nous lui demanderons de bien vouloir s’expliquer sur ce point. La présente lettre est d’ailleurs envoyée en copie aux services du Secrétaire d’État ainsi qu’au Cabinet de Monsieur Benjamin Griveaux qui nous avait reçu suite à notre alerte sur ce dossier brulant des promotions abusives ou fausses soldes des gros distributeurs comme La Redoute, Les Galeries Lafayette, Le Printemps et les sites internet.
Maintenant, pour conclure, je constate que vous êtes contraints de solder des articles que vous venez de recevoir. Peut-être que vous ne savez pas les vendre ou qu’il faut changer de produits. Peut-être qu’il faut revoir votre politique d’achat et demander à vos acheteurs de s’orienter vers d’autres produits plus “outlet”. Peut-être qu’il va falloir laisser la distribution à de vrais professionnels.
Laissez la créativité et l’originalité de ce que l’on peut trouver dans les salons, les show-rooms et chez les fabricants à ceux qui aiment encore ce métier et qui sont de vrais professionnels. Laissez-nous travailler et laissez-nous vivre ou plutôt laissez vivre cette profession ! Vous êtes en train de la tuer, ainsi que le commerce en général, et je vous accuse tout simplement d’attirer toute la profession dans une spirale de déchéance alors qu’on nous envie nos vitrines et notre création dans le monde entier. Laissez les consommatrices tranquilles et respectez-les ! Elles n’ont pas besoin que vous pensiez pour elles ! Elles ont simplement envie de se faire plaisir et vous allez même arriver à gâcher ce plaisir !
Qu’allez-vous inventer après les « French Days », « le Black Friday », « le Cyber Monday », « les ventes privées », « les pré-soldes »? De qui se moque-t-on ?
Vous voulez plus de clarté et de transparence ? Banco ! Organisons une table ronde de la profession pour clarifier et se parler clairement !
Il serait bien qu’après ce coup de gueule, le Gouvernement, les Fédérations et autres institutions se décident à discipliner la profession qui se dégrade par les agissements irresponsables de certains qui se présentent comme professionnels mais qui n’ont rien à voir avec notre métier.
Je suis à votre disposition si vous voulez en parler.
Bien à vous,
Patrick ABOUKRAT
Boutiques ABOUDABIBAZAR à PARIS.
D’accord, pas d’accord ? Nous vous invitons à réagir au sujet de ces nouvelles journées dédiées aux promotions en laissant un commentaire ci-dessous.
Phil
6 octobre 2018 @ 11 h 20 min
Bonjour à tous,
Je suis d’accord avec Monsieur ABOUKRAT
Dans les commentaires, Il y a tout et son contraire, du genre oui mais, y qu’a, il faudrait que…, sinon….
J’ai eu 3 magasins, je n’en ai plus qu’un…
J’ai travaillé avec des marques très connues qui aujourd’hui sont toutes sur le web.
Toutes ces marques sont de “très mauvaises foi”.
Elles envoient leurs commerciaux sur le terrain, puis commandent aussi pour elles, après coup, et se réservent le réassortiment des meilleurs modèles. Cela entraîne des livraisons tardives, pour pas dire inexistantes: bonnes tailles pas livrées, etc… et un relationnel clients-fournisseurs délétère.
Ces fabricants là ne respectent plus les clients que nous sommes.
ACTIONS.
– Mettons-nous d’accord pour travailler le plus possible avec des marques moins présentes sur le net, sans ouvertures de portes en fin de saison, intempestives, etc…
– demandons des dates de livraisons précises et surtout tenues, sinon indemnités à payer.
SOLDES- PROMOS, etc…
Que la règlementation soit appliquée pour tout le monde pareil, les petits comme les gros.
Dans le temps les soldes étaient fin-février pour l’hiver et fin août pour l’été, peut-être faudrait-il supprimer les soldes d’été et les inclure dans une seule et unique période de soldes.
Oui c’est un vrai métier que nous faisons. Nous avons besoin de vrais fabricants et pas de remplisseurs de magasins.
Très cordialement,
Phil
Roland Cohen
4 octobre 2018 @ 12 h 10 min
Bonjour,
Je viens de lire l’article de monsieur Aboukrat et je voudrais le féliciter tout d’abord pour sa clairvoyance. Le monde change, les habitudes des consommateurs aussi mais ce qui me frappe surtout, pour moi qui suis un modeste commerçant indépendant, c’est l’absence total de réaction de la part d’un gouvernement et des élus locaux qui n’en on rien a faire de nos prérogatives et qui laisse les gros groupes comme le Printemps ou Les Galeries Lafayette nous faire des 8 jours en Or qui durent un mois et ou je ne sais quel autre Festival du Prix barré.
Cela fait une bonne dizaine d’années que l’on bafoue ce métier à coup de promo bidon, de soldes permanent, d’actions au rabais et aujourd’hui on s’invente des French Days, des Cyber Days demain on nous sortira des pigeons days et pensez vous qu’à un moment donné, le consommateur continuera à gober tout ça?
C’est aussi une franche mascarade organisé par des marques appartenant très souvent à des groupes d’investisseurs qui n’ont ni la fibre textile ni l’amour de leur client mais qui fabrique dans les pays de l’est ou en Tunisie, qui multiplie leur coefficient par 8 ou 10 et qui font des promotions tout azimut en pleine saison en faisant croire au consommateur final qu’il fait encore des bonnes affaires quand il achète un article à 30%!
Chaque professionnel le sait et ne peut lutter contre le système que nous ont imposé les The Kopples, les Sandro, les Mages etc…
Toutefois ces “grandes enseignes” qui ont la culture de la marge net plus que celle de la formation du personnel nous laisse une brèche et cette brèche c’est que quand leur vendeur ont une formation d’apprentissage pour mieux plier au carré un pull, on oublie souvent de leur explique ce que c’est un pull en laine mérinos ou même une veste en chaine et trame.
Et c’est la que nous, acteurs indépendant, nous pouvons faire la différence. Comme nous sommes dans nos boutiques, nous pouvons faire partager l’expérience des matières, des coupes et expliquer comment est fabriqué un produit. Nous nous devons d’amener ce que les gros Trust ne pourront jamais faire partager, c’est à dire l’amour de nos produits ou simplement l’amour de notre métier.
Je pense sincèrement que de plus en plus de consommateurs se sentent perdus dans toute ces enseignes physiques que l’on retrouve sur leur e-commerce et sur celui des Vente privé ou Bazar Chic ou sur d’autres canaux de déstockages. Ceux qui achètent un prix ou un pseudo prix, cela fait longtemps que nous les avons perdus mais est ce un mal?
Seul notre professionnalisme nous sortira de ce système et nous nous adapterons à un métier qui ne redeviendra plus ce qu’il était, ça c’est certain, mais qui, de part notre imagination et notre envie de nous en sortir nous permettra de vivre des jours meilleurs.
Isa
30 septembre 2018 @ 11 h 21 min
Je suis consommateur et je suis d’accord avec le courrier de Monsieur ABOUKRAT.
Par exemple, je ne vais plus faire les soldes spécialement puisqu’il y a des promotions partout toute l’année.
Je préfère l’esprit des centres villes, meilleur conseil.
S’il n’y a plus de centre ville, on vit dans des cités dortoirs devant les ordis.
Je soutiens le petit commerce autant que possible dans mes achats.
Je vis dans une petite ville où la mairie ne soutient pas ses commerces de proximité. J’ai peur que les commerces ferment les uns après les autres. Et pourtant, la mairie a fait une enquête pour connaître les attentes et besoins de ses habitants, et la réponse n°1 a été que les gens sont venus habiter cette petite ville pour ses services et commerces du centre. Alors, que fait-il de cette réponse? Nous avons déjà perdu des commerces.
La dernière loi sur les aides pour soutenir les centres villes ne concernent pas les villes entre 5000 et 10000 habitants, Pourquoi?
Linarès jean luc
28 septembre 2018 @ 10 h 22 min
Bonjour à tous.
En réaction à tout ce que j’ai lu je me permets de rappeler à tous mes collègues commerçants que nous nous sommes perdus en voulant singer la grande distribution.
Je m’explque.
Nous avons perdu de vue que pour l’essentiel, notre clientèle n’est pas celle des grandes surfaces.
Après avoir été séduite par les promos, ces consommateurs, trop sollicités parce que CSP+ en ce qui concerne mon magasin, ont rejoint la population des gens que la pub promotionnelle à outrance gave.
En procédant à coup de promo, black friday et autres ventes privées nous n’avons fait que nous détourner de notre métier, abandonner les services et ne plus valoriser la fidélité en attirant une clientèle avide d’étiquette et non de produits de qualité.
En ce qui me concerne, air du temps oblige, j’amorce un retour à la valorisation de ma clientèle en créant des “évènements” autour de la convivialité et des services. Café, journée brunch, nocturne autour du verre de l’amitié (en doublant la remise fidélité), dégustation huitres et autres spécialités locales (je suis sur le bassin d’arcachon),places de rugby UBB ou spectacle offertes aux meilleurs clients, livraison et retouches express, accord avec le cinéma local avec places offertes etc….
C’est beaucoup de temps et de réflexion certes mais à l’heure où les services à la personne sont si prisés c’est dans ce sens qu’à mon avis le vent nous mène.
Pour terminer, je dirais cyniquement que ma clientèle argentée me fait vivre au contraire des acheteurs en soldes. Desquels dois-je m’occuper selon vous?
Bonne journée à tous et arrêtez de scier la branche sur laquelle vous êtes assis.
KARLI
27 septembre 2018 @ 23 h 30 min
Si nous sommes globalement sur le même marché du PAP, personnellement je considère que je ne fais pas le même métier que les grandes enseignes. Encore ce soir à 21h je viens de répondre par mail à une cliente. Elle en est très surprise et me conforte dans l’orientation que j’ai prise qui est celle d’offrir autre chose qu’un prix remisé. Pour cette raison aussi, j’ai une oreille attentive et critique sur les pratiques de la grande distribution, que je suis d’accord avec M Aboukrat, mais je suis obligé de m’adapter avec mes propres convictions.
Je reste toujours dans l’attente de commentaires portant sur des pratiques permettant de contrer ces manœuvres malsaines de la grande distribution du PAP, si ce n’est pour me rassurer dans mes réflexions.
Pauline Pigeon
27 septembre 2018 @ 21 h 28 min
Tout à fait d’accord avec vous Mr Aboukrat. J’ai créé et géré une boutique indépendante pendant 6 ans sur Biarritz (Au Pigeonnier) que j’ai fermé suite à la naissance de mes deux enfants à deux d’intervalles. J’ai adoré ce métier et cette aventure a été enrichissante en tout point. Cependant, je pense que c’est un métier qui devient de plus en plus difficile pour les boutiques ayant de petites trésoreries et même pour les plus grosses à cause de cette course effrénée à la promotion dicté par les mastodontes qui n’ont rien compris et qui tuent notre métier d’independant. Peut être faudrait-il créer un réseau national d’indépendant?
Vous avez raison d’essayer de vous faire entendre et j’espere que d’autre indépendants vont s’unir à vous pour faire bouger les choses sinon les années à venir risque d’être triste.
Bien à vous,
Pauline
Geoffrey BRUYERE
27 septembre 2018 @ 8 h 02 min
Bonjour,
Bravo pour cette tribune.
Si le sujet vous intéresse, nous nous sommes également beaucoup exprimés sur le sujet de la spirale des promotions et des french days :
https://www.bonnegueule.fr/dossier-lhypocrisie-des-soldes-dans-la-mode-masculine/
https://www.bonnegueule.fr/pourquoi-les-soldes-sont-devenus-nimporte-quoi/
Silveira Morais Philippe
26 septembre 2018 @ 21 h 47 min
Merci à Mr Aboukrat pour ce combat je suis tout à fait d’accord Avec vous je dirais même il faudrait monter une fédération d’indépendants ( peut être ne existe t il une mais je suis pas au courant ou alors elle est très discrète) La première des choses à faire c’est de voir nos élus locaux (député)et CCI pour qu’une loi soit étudier pour l´Encadrement des prix car aujourd’hui on voit different Rabais tout au long de l´annee et les clients sont perdu. Pourquoi acheter au prix normal alors qu’un tel fait des prix sur la même marque. Je veux bien faire travailler les marques qui respectent l’indépendant mais il nous faut encore des marques Nationales pour travailler (pour ma part) Après avoir lu certains commentaires je ne peux pas me permettre de pas faire les Black Friday sinon le client va autre part. Après personne vous oblige à mettre tous les articles, moi je sélectionne des produits qui n’ont pas une bonne rotation et j’applique le rabais. Un Sujet que j’ai évoqué à ma CCI et bientôt au député de ma région c’est les SOLDes, je reste persuadé qu’il faut revoir les dates sachant que les saisons sont plus les mêmes cela vaudrait le coup d’en discuter entre indépendants. Voilà j’essaye de contribuer à ma façon dans quelque jours je dois rencontrer un Député Lrem pour en discuter.
mamane
26 septembre 2018 @ 13 h 06 min
Tout à fait d’accord Mr Aboukrat mais je crains que vous ne soyez pas entendu malheureusement
Je propose une manifestation des commerces indépendants par la fermeture du rideaux pr les French days, les prix ne veulent plus rien dire…en fait il faudrait qu’on double nos marges afin d’être sur de pouvoir vendre pendant leur promos à répétition (les 3j qui durent 3 semaines, les French days, black friday, pré soldes…mais ou va t on ???
si vous recherchez du monde pour rentrer dans vos rangs je suis à votre dispo
KARLI
26 septembre 2018 @ 15 h 43 min
Je me permets un commentaire au message de “mamane”. L’image du commerçant indépendant est déjà suffisamment mortuaire (mort des centre ville, mort du commerce etc) pour ne pas en rajouter une couche par exemple en baissant les rideaux les jours de Black Friday ou autres.
Il faut se mettre à la place du consommateur et l’image qu’on renvoie en dénonçant les bonnes affaires. Il se dira, le jour ou vous allez rouvrir ” celui-là c’est pas la peine d’y aller, il va mal, il est mourant”. C’est ce que j’appelle de la communication négative. Qu’est-ce qui vous empêche de mettre une grosse pub en vitrine ces jours là, de sortir un peu plus de vieilleries (nous en avons tous) que vous allez solder tout en maintenant la nouvelle collection au prix?
Pour moi ça n’est qu’une guerre psychologique, le consommateur n’aime pas les perdants, les râleurs. Alors je communiquerais plutôt dans le sens “les commerçants indépendants participent aux Black Friday” tout en faisant notre salade en boutique.
On peu donner son opinion auprès des instances gouvernementales comme l’a fait M Aboukrat, on peu demander à ce que la loi soit respectée, mais on doit doit arrêter de passer pour des mortifères auprès des consommateurs. Par contre on a un gros travail d’éducation du consommateur à faire en boutique en mettant en avant notre différence, vous seriez surpris par leur réaction, les consommateurs ne sont pas si beus que ça, et à condition de pouvoir justifier notre différence.
Je me suis permis de regarder la page de “calypsoetcotonnade”, c’est un exemple de produits qui ne sont pas concurrentiels avec les grandes chaines de PAP, black friday ou pas ça n’est pas la même clientèle.
Ce qui ne veut en rien dire que je partage la multiplication de journées comme ça, il faut juste le faire savoir à qui de droit et s’adapter et essayer d’en tirer profit
Ducellier Philippe
26 septembre 2018 @ 11 h 41 min
Bonjour à tous.
Bravo pour ces bonnes intentions. QUe j’approuve complètement.
La grande distribution est effectivement un acteur qui fait du grand n’importe quoi.
Quarante ans que je travaille dans la fabrication textile et que je vois disparaitre le petit commerce et la petite entreprise…..
Tout est fait pour les mammouths, et on continue d’enfoncer les petits qui ont rarement les moyens de résister au rouleau compresseur.
MARIE-JULIE FAILLER
26 septembre 2018 @ 11 h 19 min
Un grand MERCI Mr Aboukrat pour cet article qui pointe de doigt l’irresponsabilité et sans doute même la bêtise des fonctionnements dans la mode de certains acteurs (bon chiffres et marges négatives…etc) qui faussent le métier…vous m’ôtez les mots de la bouche !!!
Baryla Nadege
26 septembre 2018 @ 11 h 16 min
Je suis absolument d’accord avec les propos de M Aboukrat. Personnellement je ne participerai pas aux journées Black Friday dans mes deux boutiques sauf en offrant du réglisse à nos clientes :
Quand le conseil, la qualité et la diversité seront détruits nos consommatrices n’auront plus que l’uniformite d’un choix restreint pour se satisfaire, les centre villes n’existeront plus et il sera trop tard pour revenir en arrière.
Nous avons un vrai métier, préservons le et sachons le transmettre à nos jeunes.
Linarès jean luc
26 septembre 2018 @ 10 h 59 min
La profession a dû être lobotomisée, je ne vois pas d’autres explications. Le commerce se meurt et les acteurs commerçants font n’importe quoi en adhérant aux blacks fridays et autres niaiseries. Les promotions les consommateurs n’en peuvent plus et n’en veulent plus sous cette forme, alors qu’il veulent juste la vérité des prix et la récopense réelle et immédiate de la fidélité (oui lle existe encore contrairement à ce que l’on veut vous faire croire).
réfléchissez un instant et ne cédez pas à la panique. Démarquez vous par la qualité de vos produits et services et redonnez à votre client l’importance qu’est la sienne et vous verrez.
Patrice Karli
25 septembre 2018 @ 14 h 14 min
Je résume ma réflexion pour l’avoir déjà exposée en détail aux un et aux autres sans réaction de leurs part
Si je suis tout à fait d’accord sur le fait que la profession des indépendants comme vous et moi se meurt ou est du moins très difficile, je persiste à croire que notre profession est mal organisée our ne pas dire inorganisée.
Il y a un temps pour dénoncer, mais surtout un temps pour réagir. Les constats nous savons tous les faire, c’est notre ressenti du quotidien, c’est surtout un mélange de plusieurs facteurs tels que: perte du pouvoir d’achat du consommateur, développement du digital, mondialisation, manipulation de la communication au travers des réseaux sociaux ou de la presse. On appelle cela une évolution de la société, que l’on soit en accord avec celle-ci ou pas, quelque part nous la subissons.
Il n’y a qu’un seul point ou nous sommes sur un pieds d’égalité avec les grands acteurs de la distribution du PAP, c’est l’obligation de résultat en fin d’année.
Nous sommes donc contraints de faire avec tous ces facteurs qui ne nous sont pas favorables pour exercer notre métier de façon sereine.
Néanmoins je suis convaincu que nous pouvons résister à cette évolution en prenant le contrepieds des grands distributeurs, faire ce qu’ils ne savent pas faire, mettre en avant nos atouts et surtout trouver un vrai leader pour nous guider. Celui qui osera dire que la course aux prix est perdue d’avance, que le commerce indépendant est devenu ou reste un métier, fini le temps de se lever le matin en se disant “je ne sais pas quoi faire, j’ouvre un magasin de fringues”. Il ne fait pas de doute que demain nous serons moins nombreux. Alors qui survivra?
Celui qui pèle mêle
– arrêtera de se battre avec les petits prix
– offrira un conseil et un service
– achètera chez un fournisseur respectueux du réseau des indépendants
– maîtrisera l’évolution digitale et la communication
– fera preuve de créativité
– aura une appétence pour la gestion
La mayonnaise ne prendra que si nous nous découvrons un vrai leader qui défendra
– nos atouts exclusifs (communication positive)
– le respect des lois par la concurrence
– dénoncer le mécanisme des prix de la grande distribution (marges abusives)
– organiser un rapprochement avec les marques au comportement étique (ils sont dans la même galère que nous)
– réfléchir sur l’opportunité de créer un label de marques pour commerçants indépendants au travers d’une charte à construire
– organiser la formation et l’éducation du consommateur
Y a du boulot non?