La marque Boss victime du COVID-19

La griffe allemande annule sa présentation de collection à Paris pour cause d’épidémie. Alors que les autorités ne préconisent pour l’heure aucune annulation d’événement, cette défection pose question.

« En raison de l’épidémie de Covid-19 en Italie,nous ne serons pas en mesure de présenter notre collection BOSS,ce jeudi 27 février comme convenu à Paris ». Après avoir contaminé la Fashion Week milanaise, le coronavirus semble s’inviter à Paris. Pour l’heure on compte peu d’annulation, si ce n’est l’annulation des défilés de 6 créateurs chinois. Des décisions que l’on peut comprendre et qui ont été prises il y a déjà plusieurs semaines. L’annulation de la présentation de la collection Boss pose question en revanche, car à ce stade l’Europe n’est pas contaminée, seules quelques villes italiennes sont sous cloche et surtout les autorités sanitaires n’ont à aucun moment préconisé l’annulation d’un quelconque événement de ce type. Alors la griffe allemande a-t-elle des soucis logistiques d’organisation ou a-t-elle décidé d’appliquer ainsi de son propre chef le principe de précaution ? Interrogée, la marque ne donne pas de précision. Si la pandémie est avérée et si elle touche Paris dès la fin de semaine, cette décision aura un sens.

Mais à Paris, on sait bien qu’avec des « si » on pourrait… Ce qui est sûr en tout cas, c’est le mauvais signal envoyé à tous les acteurs de la Fashion Week parisienne et d’une manière générale à la société tout entière. Le principe de précaution s’impose donc visiblement, mais jusqu’où ? D’ores et déjà, au moindre cas recensé, ce sont des milliers de personnes qui sont confinées. Si chaque organisme et chaque individu rajoute ensuite « son propre principe de précaution », nous allons assister à un effet d’empilement. Et, à ce compte-là, les particules fines étant responsables de plus de 900 morts par jour en France, il faudrait stopper immédiatement toutes circulations de camions, de voitures, arrêter les chaudières… et surtout ne plus respirer !

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Quand le principe de précaution se heurte au principe de réalité, il serait peut-être temps de reprendre sa respiration. « L’épidémie est à nos portes » s’alarme déjà le ministre de la santé, Olivier Véran, au risque d’aller dans la surenchère, faut-il en rajouter ? D’autant qu’Olivier Véran précise : « nous sommes dans l’anticipation, dans l’adaptation, à ce stade, il n’y a pas lieu d’envisager la fermeture des frontières car ça n’aurait pas de sens. » Les frontières sont pourtant déjà bien franchies, le Covid-19 a déjà inoculé psychologiquement des milliards de cerveaux, des milliers d’organismes, la plupart sont des porteurs sains, tel le salon Première Classe qui ouvre le 28 février et rappelle « qu’à ce jour aucune directive contraire à l’organisation d’événement n’a été communiquée par les autorités françaises ». D’autres organismes en revanche pourraient être infectés, en annulant sa présentation de collection, tout porte à croire que la marque Boss est déjà touchée psychologiquement, à qui le tour ?