Miser la carte France, ça vaut les coûts !

Si les échanges internationaux ont permis le développement du commerce, ils sont aussi à l’origine de la désindustrialisation de nos régions. Le rapport coût/bénéfice doit être réévalué, ainsi que les conséquences environnementales.

Bien évidemment il ne s’agit pas de remettre la mondialisation en question, mais d’en améliorer l’efficience, tout en réduisant son impact sur l’environnement. Et parfois, il suffit d’un peu de bon sens. Exemple : si un composant électronique peut-être produit en Asie et intégré dans n’importe quelle usine de la planète, le coût financier comme environnemental du transport sera limité compte tenu du faible poids et au regard de la haute technicité que nécessite la production de certains composants. Dans le cas d’un service en ligne, la logique mondiale est encore plus évidente, ainsi Tweeter développé aux USA est devenu le premier réseau social en Arabie Saoudite ! Et, cerise sur le gâteau, le coût environnemental est quasiment nul !

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Mais dans la production industrielle en général et dans la production textile en particulier, il n’en va pas de même. Pensez que lorsque vous essayez un jean, celui-ci a probablement déjà parcouru des dizaines de milliers de kilomètres, impliquant la participation d’une bonne douzaine de pays, chacun étant spécialisé dans l’une des étapes de fabrication. Le coton pourra être produit dans des pays tels que le Mali, le Bangladesh… avant d’être acheminé dans des filatures au Pakistan, en Chine…, puis sera assemblé en Asie également ou peut-être en Tunisie. Comme on le sait, tout dépend des coûts. Mais de quels coûts parle-t-on ? Sous cet angle n’est pris en compte que le coût pour le fabricant, en fonction de ses perspectives de ventes et de marges, et le coût pour le consommateur, en fonction de son pouvoir d’achat et de la valeur qu’il donne au produit. Les autres coûts, ne sont en aucun cas pris en compte et pourtant… Quels coûts pour l’environnement ? Quel coûts pour l’emploi et quels sont les manques à gagner en termes de recettes d’impôts, de cotisations sociales et de retraites ? Enfin, quels sont les coûts en termes d’aménagement du territoire, quand les pertes d’emplois déstructurent nos provinces. 

Dans ce type de mondialisation où tous les coups sont permis et où tous les coûts s’additionnent, chaque territoire, chaque filière doit jouer de ses atouts. Comme le montre cette carte, les régions françaises regorgent de savoir-faire, certains toujours présents, quand d’autres sont encore transmissibles. A l’heure où nombre de consommateurs souhaitent donner du sens à leurs achats, il serait temps d’investir pour réinvestir nos territoires. Tout compte fait, ça vaut vraiment les coûts.