Où finissent les vêtements usés ?

Le nombre d’articles textiles mis en vente sur le marché n’a jamais été aussi important. Mais où finissent donc alors les vêtements usés ?

vêtement usés
En France, une partie des vêtements usés est par la suite recyclée.

En France, 624 000 tonnes de textile sont mises sur le marché chaque année, soit l’équivalent de 2,6 milliards de pièces ! Ces données fournies par Eco TLC, l’éco-organisme chargé de la gestion des vêtements, des chaussures et du linge de maison usagés, donnent ainsi un aperçu de l’ampleur de la fast fashion. Mécaniquement, la collecte de produits usagés, et notamment de vêtements usés, a elle aussi explosé, pour atteindre 239 000 tonnes en 2018, soit l’équivalent d’environ un tiers des produits mis en vente sur le marché. Sur ce nombre, 58,5% est réutilisé en l’état et 41,2% est destiné au recyclage (effilochage, transformation en chiffons) ainsi qu’à la valorisation énergétique. Une manne financière qui vient paradoxalement gonfler les exportations françaises, puisque la grande partie des articles réutilisés en l’état sont envoyés à l’étranger. La France a ainsi exporté plus de 171 000 tonnes de fripes en 2018 (79 millions d’euros), en augmentation de 10,7% par rapport à l’année précédente. Les principales destinations sont l’Afrique (69 000 tonnes), suivi de l’Europe (50 000) et l’Asie (47 000).

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Un marché qui a vocation à croître, d’autant plus que les entreprises vont être prochainement mises à contribution. En effet, le Premier Ministre Edouard Philippe a récemment annoncé que la destruction des produits invendus non alimentaires sera bientôt interdite, d’ici 2021 à 2023. Les entreprises concernées auront ainsi l’obligation de donner, réutiliser ou recycler tous leurs invendus, au risque de se voir infliger une amende. Une législation qui intervient dans un contexte de répétition des scandales qui éclaboussent depuis peu les géants du textile et du e-commerce. H&M, Celio, Burberry ou encore Amazon, tous ont été récemment accusés de détruire des millions de produits neufs ou invendus. Des pratiques inacceptables au vu de la situation économique et écologique actuelle.