Quels sont les attentes des revendeurs ?
Salons, showrooms, agents… et désormais les réseaux sociaux, les manières de découvrir les nouvelles collections n’ont jamais été aussi nombreuses. Mais les habitudes des acheteurs ont-elles pour autant changé ? Nous avons posé la question et les réponses ne se sont pas fait attendre. Décryptage.
« Le secteur de l’habillement est en pleine mutation, nous ne pouvons plus nous comparer par rapport à n-1 car le trafic en magasin est en baisse continue. Il faut donc commander au coup par coup et trouver des collections différentes pour nous démarquer, au bon prix. » L’analyse de Vincent Viollet, de la boutique Christy’s Jeans, à Bonneville, est largement partagée au vu des quelques 300 commentaires que nous avons reçus pour notre sondage sur « les nouvelles manières de faire les achats » (1134 réponses). De plus en plus de détaillants s’interrogent aussi sur le modèle classique d’achat des collections. « Aujourd’hui, c’est devenu presque dangereux de passer des commandes 6 mois à l’avance, explique Martine Brubach, de la boutique Les délices de Provence, à Saint-Raphaël. On a besoin de nouveautés durant la saison ».
La coopération en maître mot
De nombreux témoignages expriment aussi une volonté de construire une relation durable avec la marque. « Nous avons besoin de plus de flexibilité dans les achats de collection, avec une possibilité de reprise des invendus », témoigne par exemple, Isabelle Ritzenthaler, de la boutique Ezabel fitness, à Mulhouse. Le réassort en cours de saison est aussi un argument de poids. « Quand un fournisseur vous parle de réassort rapide, forcément c’est quelque chose auquel vous prêtez attention », confirme Bernadette Bezy, de la boutique Bezy B, à Martigues. Plus de réactivité, mais de proximité aussi. À l’image de Stéphane Gibault, gérant des boutiques Brochard, à Challans, qui regrette d’être contraint de faire le déplacement à Paris pour se rendre dans les showrooms.
Les habitudes des acheteurs n’ont pas tellement changé
Alors que les réseaux sociaux s’imposent comme des lieux où se font les tendances, les acheteurs continuent de privilégier les réseaux plus “traditionnels”. Ainsi, à la question « comment dénichez-vous de nouvelles marques ? », les agents et les salons professionnels sont toujours les plus cités. « Les salons resteront toujours des lieux incontournables, car c’est là qu’on touche le produit, qu’on peut discuter avec les créateurs, et ça sur les réseaux sociaux ce n’est pas possible », reconnaît Hervé Simon, de la boutique Etymology, à Aix-en-Provence En attendant les progrès de la réalité virtuelle, qui sait ?