(Tribune) Loi travail : Et si on pensait aux TPE, artisans et commerçants !
La France aura-t-elle un jour le courage d’engager de véritables réformes de société ? C’est la question que l’on doit tous se poser au vu des manifestations qui illustrent une nouvelle fois la crispation de notre société dès qu’un projet de loi concerne la réforme du code du travail. Un projet que le gouvernement a pourtant déjà reporté à fin mars sous la pression des syndicats. Cette réforme est pourtant attendue de longue date par l’immense majorité des chefs d’entreprises français, pour lesquelles la complexité actuelle du code du travail est un frein au développement de leur activité. Malgré cela, c’est une nouvelle fois la légendaire résistance française face au changement qui semble l’emporter, et ce alors même que le projet de loi ne contient rien de complètement révolutionnaire.
Percevoir une indemnité prud’homale de 3 à 15 mois de salaires au maximum reste une somme importante pour le salarié comme pour la majorité des entreprises. Sans compter qu’à l’inverse d’un petit patron qui met la clef sous la porte après plusieurs mois sans s’être payé, les allocations chômage prendront le relais pour le salarié. Autre mesure pointée du doigt, la modulation du temps de travail. Pourtant là encore, à l’heure où la compétition économique mondiale demande aux entreprises une plus grande flexibilité, il n’est pas absurde de devoir repenser notre façon de travailler.
« Il faut faire confiance aux chefs d’entreprises français qui ne demandent qu’à créer des emplois »
Au-delà des nombreuses mesures du projet de loi, qui ne sont peut-être pas toutes bonnes à prendre, ce qui ressort surtout de cette affaire est la méfiance d’une partie des Français vis-à-vis des chefs d’entreprises. La faute en partie aux médias traditionnels qui accordent souvent une trop grande importance aux syndicats, pourtant très peu représentatifs du salariat*. Et focalisent le débat sur les pratiques des grandes entreprises, comme si les problématiques d’un patron de TPE ou même d’une PME moyenne étaient les mêmes que celles d’un dirigeant du CAC 40 ! La vérité est qu’il faut faire confiance à ces dirigeants de petites entreprises, qui luttent au quotidien pour développer, et parfois malheureusement maintenir en vie leur activité, avec tous les emplois que cela implique, au détriment souvent de leur vie familiale. Des hommes et femmes qui ont, au fil des années, nouées des liens étroits avec certains de leurs salariés. Pour eux, la réforme du code du travail est synonyme de recrutement simplifié, allégements administratifs et économie financière, et non d’un plan social visant à licencier pour augmenter les profits. Une fois n’est pas coutume dans ce pays, il serait temps que l’on porte la même attention à la protection des salariés qu’à la réussite des entrepreneurs. Il en va du dynamise des entreprises, et donc de la croissance française !
* Le taux de syndicalisation en France est de 7,7%.
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