Une boutique en ligne peut réaliser de 10 à 20 % du chiffre d’affaires global d’un magasin
Interview : PAUL-JÉRÔME SMADJA, consultant web chez solutionsboutiques.fr, témoigne de l’intérêt et du potentiel e-commerce pour les détaillants.
Quel est l’intérêt pour un détaillant d’ouvrir un site de vente en ligne ?
« Quand les détaillants voient ce qu’un simple site vitrine génère comme appels pour toutes sortes de renseignements, ils comprennent aisément à quel point les boutiques physiques et virtuelles sont complémentaires. La boutique en ligne améliore le service à la clientèle de la boutique physique, ne serait-ce que par ses horaires de fonctionnement ininterrompus ou des alertes avertissant des événements comme les soldes. De plus, par son ouverture sur une zone de chalandise élargie au monde entier, elle permet d’attirer de nombreux nouveaux clients. J’ajouterais que le web est aussi un excellent outil de benchmarking et qu’il permet donc de s’adapter en permanence au contexte concurrentiel. D’après notre expérience chez Solutions Boutiques, une boutique en ligne réalise 10 à 20 % du chiffre d’affaires global selon sa politique de prix, sa visibilité et sa fonctionnalité. »
Comment l’existence d’une boutique en ligne permet-elle d’enrayer le showrooming ?
« En proposant des soldes tout l’année, elle s’adresse aux amateurs de promotions qui pratiquent le showrooming. En même temps, elle permet au commerçant d’écouler ses stocks de produits obsolètes qui ainsi ne dorment plus dans les réserves. L’adepte du showrooming est un consommateur qui doit être rééduqué. En appliquant scrupuleusement les prix conseillés par les marques et en offrant la possibilité du retour gratuit pour tout achat sur le site, le détaillant désamorce le showrooming. »
En quoi consiste vos interventions auprès des détaillants ?
« Elle commence par la création du site depuis son design jusqu’à son référencement dans les moteurs de recherche et sur les réseaux sociaux. On estime qu’un tiers des visiteurs d’une e-boutique provient de recherches d’après des noms de griffes et qu’un tiers y est redirigé par des sites référents et des réseaux sociaux. D’où l’importance des référencements : de même qu’une boutique réelle s’installe dans une bonne rue, une e-shop doit s’entourer du bon environnement. Pour améliorer sa visibilité, nous misons plutôt sur des mots clés à base de petites marques que de grands noms où la concurrence est plus forte. Une fois le site opérationnel, nous assurons le webmastering au quotidien. Et tout cela pour un forfait mensuel raisonnable qui évite au commerçant une mise de fonds initiale. »
Donc pour vous, l’avenir de la distribution de mode passe par le multi canal ?
« Absolument. Le consommateur ne peut se passer du contact physique avec les produits et humain avec les professionnels. Mais il a aussi totalement intégré le mode d’achat numérique dans le monde virtuel qui fait aujourd’hui partie de la vie moderne. Les bricks and mortars, comme on appelle les commerçants agissant sur les deux tableaux, humanisent le commerce en ligne tout en profitant des nouvelles technologies. Au-delà de l’e-commerce, nous préconisons le tout-commerce. »