Vos futurs clients sont sur le WEB

Vos clients se sont mis au ROPO. Ils repèrent les commerces et les produits sur internet (Research Online) et font leurs achats en ville (Purchase Offline). D’où l’importance d’être visible sur le web !
Et bonne nouvelle : il n’est pas nécessaire pour cela de posséder son propre site.

Selon l’Ifop, 48 % des femmes et 33 % des hommes se renseignent «régulièrement» sur internet en vue de leurs achats mode beauté en magasin (55% des 25-34 ans). C’est dire l’utilité d’être présent sur ce média ! Les détaillants peuvent disposer de leur propre site : un site vitrine offrira de nombreuses informations aux internautes et une version marchande proposera une sélection, voire l’intégralité de l’offre. Mais il existe bien d’autres façons d’apparaître sur le web, notamment sur des sites très fréquentés.
Nous avons répertorié cinq catégories de sites (lire ci-desous), qui traduisent une évolution de l’offre. À l’origine, les annuaires ne référençaient sommairement que des boutiques. Certains sites ont ensuite offert un aperçu des articles ou des promotions proposés. «La dernière étape, indique Nicolas Prigent, le rédacteur du site Ropo.fr, a été d’afficher le prix des produits, ce qui ouvrait la possibilité de réserver ou de vendre en ligne.» Ces catégories sont toutefois loin d’être figées. PagesJaunes, par exemple, intègre désormais des avis de consommateurs, des bons plans et propose des présentations détaillées des boutiques, à l’imitation des city-guides. Le premier réflexe des détaillants doit être de créer, vérifier ou compléter leur fiche. Ils sont, en effet, souvent déjà cités, car les sites récupèrent les données de l’annuaire universel et les internautes peuvent eux-mêmes présenter un commerce, avec textes et photos. Faut-il consacrer du temps à des sites peu connus ? Oui, car ces citations contribuent à un meilleur référencement par les moteurs de recherche.
Ensuite, il faut dépasser les pré- sentations figées et faire vivre votre boutique sur le net. Vous pouvez annoncer vos arrivages, vos animations, créer des «bons plans»… Incitez vos clients à se prendre en photo avec vos articles, à poster des commentaires. Ne craignez pas les avis négatifs : ils crédibilisent les autres et vous démontrerez votre professionnalisme en y répondant. Sachez que les opinions laissées sur un site peuvent être reprises ailleurs… Pour surveiller votre réputation sur internet, programmez une veille sur le nom de votre boutique avec Google Alertes. Côté tarifs, la tendance est soit à la gratuité des services, soit à un paiement au résultat. Le nouveau Google+ Local offre la présentation détaillée des boutiques, tandis que le site 118 000 la facture encore de 19,99€ à 49,99€ HT/mois… Mais pour Nicolas Prigent, «il n’y a pas de solution générale. Il faut raisonner au cas par cas : test and learn ! » Carole Masliah a ainsi souscrit à l’offre de 118 000 pour son dépôt-vente chic La Boutique de Kroll, à Paris, car elle inclut un référencement prioritaire qui la place en tête de liste. Ce qui importe, c’est de mesurer le retour sur investissement. En boutique, il faut questionner les nouveaux clients. Pour le téléphone, un service de call tracking permettra d’identifier le site internet qu’a consulté l’appelant.

Les cartes

Les moteurs de recherche indexent aussi les boutiques physiques et présentent les résultats sur des cartes. Votre magasin a peut- être déjà été référencé automatiquement, mais il est intéressant de compléter votre fiche. Sur Google+ Local, vous pouvez ajouter les horaires, les marques vendues, des photos, des vidéos… C’est gratuit ! Pour remonter dans la liste des résultats, il faut être souvent cité sur le web (annuaires, etc.) et accumuler les avis d’internautes. Vous pouvez également acheter des annonces liées à des mots clé.

  • Notre sélection : Google MapsBing 

Les « sites vitrines »

Les marques. PagesMode permet de localiser les magasins (35000 sont répertoriés, dont 18 000 indépendants multimarques) proposant une marque donnée (parmi 2 850 marques). L’inscription est gratuite. Pour ajouter photos, présentation, etc., comptez 299 € HT/an.

  • Notre sélection : Pagesmode.com (0,3 M de visites/mois).

Les promos. Ces sites et applications pour smartphone recensent des promotions essentiellement proposées par de grandes marques. Les indépendants peuvent toutefois formuler des offres, pour un tarif forfaitaire : 249 € HT/an chez Sentinelo et 699 € chez Plyce (pour 4 mises à jour seulement).

  • Notre sélection : Sentinelo, Plyce, App&Shop (9 villes). Voir aussi l’agrégateur Ubudu.

Les articles. Ces «Google du off line» veulent présenter la totalité de l’offre des boutiques, en temps réel. Le référencement est gratuit, les sites se rémunérant en fonction des visites en magasin, des ventes ou via des options payantes. C’est un concept très prometteur. Mais les indépendants rencontreront la même difficulté que pour l’ouverture d’un site d’e-commerce : connecter son stock avec ces sites suppose de l’avoir informatisé avec des photos.

  • Notre sélection : SoCloz, ShoppingAdventure. Voir aussi WeAreTheShops (55€ HT/mois, pour la présentation d’une sélection de produits).

Les annuaires et «city guides»

Les annuaires. Les commerces sont répertoriés par de nombreux sites. En cas «d’oubli», l’inscription est gratuite. Une citation de plus, même sur un site médiocre, peut améliorer votre classement sur les moteurs de recherche. Certains annuairistes proposent des options payantes pour ajouter des informations (présentation, logo…) ou remonter dans la liste des résultats d’une recherche par catégorie. L’investissement ne sera utile que si vous avez une spécialité (dépôt-vente, grandes tailles…) ou si vous obtenez un très bon classement.

  • Notre sélection : PagesJaunes (77 M de visites/mois), 118 000 (7,6 M) et Magasins-paris.com (46 déclinaisons locales), entièrement gratuit.

Les guides. Ces «super-annuaires» fournissent une description détaillée (avec photos) et des avis de consommateurs. Les fiches sont bien classées dans les moteurs de recherche, pour les interrogations portant sur le nom des boutiques. Aussi, vérifiez le contenu, apporté pour partie par les internautes, et répondez aux éventuelles critiques négatives ! Mais n’optez pour un abonnement payant que si vous pensez être «trouvé» via une recherche par mot-clé. Sur Yelp, par exemple, «robe de soirée» est la 4è recherche la plus fréquente pour Paris.

  • Notre sélection : Qype (5 M de visites/mois), Yelp, Cityvox (1,8 M), Justacoté (2 M), Dismoiou.

Les sites pour «vendre»

Les ventes promotionnelles. Les détaillants du secteur de la mode sont absents des sites «d’achats groupés». Il est vrai que les Groupon et autres ont d’abord visé les services (restaurants, coiffeurs…), qui ne pratiquent pas de soldes. De plus, ils prélèvent en général 50 % de commission sur des offres bradées à 50 %. Enfin, leurs clients ont un profil de chasseurs de primes. Ces sites bénéficient néanmoins d’une forte notoriété. Pour réussir une opération, il faut comprendre que le but n’est pas de dégager un bénéfice : c’est de la communication. Pour limiter les frais, mieux vaut vendre à prix cassé un coupon de réduction plutôt que le produit lui-même : l’économie affichée est plus alléchante. Dernières pistes : proposer un article complémentaire à ses produits (un accessoire, un bijou), pour ne pas les dévaloriser, ou une prestation type «animation en boutique» (relooking, maquillage…).

  • Notre sélection : Groupon (5è site d’e-commerce français), LivingSocial. Voir la liste de sites de l’agrégateur 123deal.

Les places de marché. Ici, il s’agit bien de vendre, en proposant une sélection d’articles dans une «galerie marchande». C’est de la VPC, mais vous développez au passage la notoriété de votre boutique physique. Le site LesAmbassadrices a ainsi sélectionné, pour le PAP, une trentaine de magasins, joliment présentés. Ils acquittent un forfait de 350 €/an et 10% de commission.
Autre formule, très originale : Atosho remplace les bannières publicitaires, très présentes sur internet, par des mini-boutiques, «poussant les produits vers le consommateur en fonction de ses centres d’intérêts.» Pour les vêtements, la société prend une commission de 17 %.

  • Notre sélection : LesAmbassadrices, Quartierdelamode, Achat-ville (33 déclinaisons régionales), Atosho.

Les réseaux sociaux

Selon Médiamétrie, 77 % des internautes sont inscrits sur (au moins) un réseau social. Il faut donc y être ! Facebook est le plus fréquenté, avec 26 millions d’utilisateurs en France. Il remplace avantageusement un blog. Google+ est peu connu, mais une inscription permet d’être mieux référencé sur Google. Très en vogue, même sans version française : Pinterest. C’est gratuit comme Facebook, mais tout en photo et très orienté produits. Reprenant le même design et le principe de recommandation, l’américain OpenSky et l’anglais Shopcade ont ajouté des prix et la possibilité de commander en ligne. Trois sites font aujourd’hui du social shopping en France ou en français (voir la sélection). Seules de grandes marques et enseignes y présentent leurs produits, mais des boutiques pointues ne pourraient-elles pas y avoir leur place ?

  • Notre sélection : Modizy, ShopWithYourFriends, Fancy