Youtubeuses, instagrammeuses, bloggeuses… Les nouvelles égéries des marques de mode
Elles sont jeunes, revendiquent pour certaines des millions d’abonnés sur Youtube, de followers sur Instagram ou encore de fans sur Facebook… le tout en publiant des vidéos tournées depuis leur chambre ou des photos via leur smartphone. Avec leurs audiences record et leur très grande influence chez les 15/35 ans, youtubeuses et instagrammeuses s’imposent comme des égéries premium pour les marques de mode.
Moins coûteuses que des publicités dans les médias traditionnels, souvent plus créatives dans le contenu proposé, et surtout dotées d’une audience qui se compte en dizaine de milliers jusqu’à plusieurs millions d’internautes, les youtubeuses et instagrammeuses ont de quoi séduire les directeurs marketing des marques de mode. Exemple frappant, selon une étude du cabinet NPA qui a cumulé les communautés YouTube, Facebook, Twitter et Instagram, EnjoyPhoenix (youtubeuse mode & beauté qui revendique 8 millions d’abonnés, fans, followers…) rassemble plus de monde sur le net que les magazines de mode Grazia, Marie Claire, Elle, Glamour, Cosmo et Biba réunis ! Cette audience record se monétise de plus en plus auprès des marques de mode, qui ont compris l’intérêt de s’affilier à l’image de ses nouvelles égéries du web. « Les avantages sont multiples, confirme Stéphane Bouillet, fondateur d’Influence4you, une agence spécialisée dans la mise en relation des marques avec des youtubeurs, instagrammeurs et autres « stars » du net. Les codes de communication sont totalement éloignés de la publicité traditionnelle, la youtubeuse a un côté bonne copine qui séduit les internautes et augmente considérablement la portée de ses recommandations. Et puis ces jeunes femmes ne se contentent pas de mettre en avant un seul produit mais proposent des total look, avec souvent des liens dans la description de leurs photos ou vidéos renvoyant au site de la marque. » Les résultats sont là pour en attester : selon une enquête réalisée par NPA auprès de plus de 16.000 fans de youtubeuses mode-beauté, près de 9 participantes sur 10 ont déclaré avoir effectué des achats suite à une vidéo vue sur YouTube !
Les bloggeuses ringardisées ?
L’influence et l’audience des youtubeuses et instagrammeuses sont devenues telles, qu’elles font désormais beaucoup d’ombre aux bloggeuses. « La différence c’est qu’une bloggeuse va faire 1000, 2000 ou même 5000 vues avec un article, alors qu’une youtubeuse assez connue peut facilement dépasser les 100 000 vues, l’impact est incomparable », analyse Stéphane Bouillet. Pour autant, il serait prématuré d’enterrer trop vite les bloggeuses mode, qui possèdent toujours une certaine influence, notamment chez les plus de 35 ans. « Si l’on souhaite s’adresser aux 15/35 ans, il vaudra mieux se tourner vers une youtubeuse ou instagrammeuse, en revanche au-delà de cet âge, les moyens de communication traditionnels, y compris les bloggeuses, restent plus appropriés », reconnaît Stéphane Bouillet.
Et les détaillants dans tout ça ?
Moins concernés que les marques de mode du fait de leur budget limité et de leur faible exposition nationale, ils peuvent trouver chez les bloggeuses et instagrammeuses, qui ont une audience davantage locale, un moyen d’attirer une clientèle plus jeune dans leur boutique. Pour cela, rien de mieux que de créer le « buzz » dans son point de vente, avec pour commencer une vitrine originale qui pourra être relayée sur les réseaux sociaux, ou encore un évènement dans la boutique (défilés, soldes privées…) pour lequel on invitera bloggeuses et instagrammeuses. A condition d’effectuer au préalable un minimum de travail de recherche, à savoir une comparaison de la clientèle du magasin à celle du lectorat de la bloggeuse ou instagrammeuse les statistiques de vues du blog (ou le nombre de followers sur Instagram) ou encore sa capacité à faire venir ses lectrices en magasin.