Attentats : Quels impacts pour la consommation ?

Alors que la reprise économique semblait s’amorcer durablement, avec l’espoir d’entraîner avec elle un rebond du marché de la mode, la vague d’attentats meurtriers du vendredi 13 novembre, ainsi que “ses répliques” à St Denis et Bruxelles, ont tout remis en question.

Le dessin posté avec la légende «Peace for Paris» est signé d’un illustrateur nantais, Jean Jullien, qui vit et travaille à Londres.

Si pour le moment il est difficile d’évaluer l’impact de ces évènements sur la consommation à long terme, les commerçants de l’ensemble du territoire ont déjà ressenti une forte baisse de l’activité. Selon la CCI de Paris, les grands magasins parisiens du boulevard Haussmann font état d’une baisse de fréquentation de 30 à 50%, quand les centres commerciaux enregistrent une diminution de l’ordre de 10% sur l’ensemble du territoire, d’après la CNCC. Dans un communiqué du 19 novembre, la Fédération Nationale de l’Habillement annonce une chute du trafic en boutique de 20 à 30% pour les indépendants, avec des pics supérieurs à 50% pour les commerçants parisiens. Une information confirmée par le JT de France 2 du dimanche 22 novembre : sur la seule journée de samedi, les détaillants ont enregistré une chute de leur chiffre d’affaires de 30% ! En cause notamment, des dispositifs de sécurité moins importants que dans les grands magasins ou enseignes (voir notre article : « Sécurité dans les magasins :  les bons reflexes »).
Dans ce contexte, la FNH réclame un « renforcement de la présence policière » au sein des centres-villes et rues commerçantes afin de « redonner confiance au chaland ». Son président, Bernard Morvan, insiste également sur la nécessité d’une intervention des pouvoirs publics en faveur de la trésorerie des entreprises, notamment une plus grande indulgence en matière de délais de paiement, auprès des fournisseurs comme des services fiscaux. D’autant plus que certains évènements locaux de grande importance ont déjà été annulés, comme la Fête des Lumières à Lyon. A Strasbourg, le marché de Noël ouvrira finalement ses portes après une période d’hésitation, mais fermera le 24 décembre, soit une semaine plus tôt que prévue. L’enjeu : relancer l’activité alors que débute la période des achats pour les fêtes de fin d’année. Première échéance dès ce vendredi, avec le Black Friday rebaptisé cette année « Jours XXL », « Unexpected Days » ou encore « Crazy Week-end » selon les enseignes, en raison des attentats qui se sont déroulés un vendredi. Cette journée de promotions qui a lieu tous les ans le dernier vendredi du mois de novembre aux Etats-Unis, commence à s’imposer aujourd’hui en France. En 2014, 15 millions d’acheteurs avaient procédé à un achat ce jour là.

Aussi bien aux Etats-Unis en 2001, qu’en Espagne en 2004 ou qu’au Royaume-Uni en 2005, la croissance économique du trimestre durant lequel s’est produit l’attentat a toujours été inférieure à celle du trimestre précédent et du suivant.

A plus long terme, le principal risque est la modification durable du comportement d’achat des Français, se tournant davantage vers le e-commerce. Pour preuve, même si les achats sur le net ont subi une baisse d’activité temporaire, la Fevad a maintenu ses prévisions de vente pour les fêtes de fin d’année. Les détaillants et marques de mode indépendantes doivent donc plus que jamais « penser multi-canal », ce qui passe en premier lieu par élaborer une véritable stratégie e-commerce qui soit le relais de la vente en boutique. De multiples enjeux abordés dans le dernier numéro de Boutique2mode, avec notamment un dossier spécial : « E-commerce : Les coûts, Les prestataires, Les résultats ». 


Et vous, en tant que professionnel du secteur de la mode, pensez-vous que les attentats de Paris vont durablement impacter la consommation ?

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