Baromètre d’activité : Un mois de juin particulièrement compliqué pour les détaillants mode
Les détaillants indépendants accusent une nouvelle baisse d’activité au mois de juin. Le démarrage des soldes notamment s’est avéré particulièrement poussif.

Les temps sont difficiles pour les commerçants indépendants du secteur de la mode. Alors que l’activité avait déjà chuté aux mois d’avril et de mai, les chiffres du baromètre mensuel de la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH) montre une nouvelle baisse conséquente de l’activité en juin. Ainsi en moyenne, les détaillants indépendants du textile et de l’habillement subissent une baisse de chiffre d’affaires de -9,7% par rapport à juin 2023, « alors même que juin 2024 comptait un samedi supplémentaire et que les soldes de l’année dernière avaient été émaillées de violences urbaines », constate la FNH.
Pour 57 % des commerçants indépendants, les soldes démarrent moins bien que l’an passé, quand seulement 20% déclarent à l’inverse qu’ils débutent mieux qu’en 2023. Des chiffres décevants qui poussent la FNH, à l’instar de l’ensemble des fédérations du commerce indépendant, à remettre en question le calendrier actuel des soldes. « Les commerçants indépendants déjà fragilisés sont encouragés à brader leur collection et suivre un calendrier de soldes hors sol en début de saison, alors que l’été n’a même pas démarré dans beaucoup de régions. Nous continuons à demander un décalage des soldes afin qu’elles soient vraiment déstockantes en fin de saison. On parle de croissance responsable et on a encore des soldes en début de saison d’été ! », dénonce ainsi Pierre Talamon, président de la FNH.
Du côté de la maroquinerie, les premiers résultats communiqués par la Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage (FNDMV) font pour le moment également état d’une baisse de l’activité au mois de juin (-3,90%).
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La mode homme moins touchée
Le détail des chiffres publiés par la FNH permet également de mettre en lumière plusieurs tendances sur le plan sectoriel. La mode homme accuse une forte baisse (-7%), mais moins prononcée que la mode femme (-10%) ou encore l’enfant (-12%) et la lingerie (-12%).
De même, quel que soit leur volume d’activité, tous les commerçants connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires (CA) en juin 2024, comparé à juin 2023. Néanmoins, les commerces réalisant moins de 500 000€ de CA sont les plus impactés, avec une baisse d’activité de -11% à -12%. A l’inverse, les commerçants réalisant un CA annuel supérieur à 500 000€ limitent la casse, avec une baisse d’activité moyenne de -6% par rapport à juin 2023.
Tout les territoires connaissent une baisse d’activité
Sur le plan régional également, certaines disparités ressortent, même si dans l’ensemble toutes les régions sont concernées par cette diminution de l’activité. La baisse la plus prononcée est recensée dans le Centre-Val de Loire (-16%), alors qu’à l’inverse elle est plus limitée pour les commerçants des Pays de la Loire (-3%) ou de la Bretagne (-4%). La Normandie (-15%) et l’Occitanie (-14%) connaissent également un mois très difficile.
Evolution en pourcentage de chiffres d’affaires des commerçants par région (juin 2024 vs 2023)
Auvergne-Rhône-Alpes | -11% |
Bourgogne-Franche-Comté | -8% |
Bretagne | -4% |
Centre-Val de Loire | -16% |
Grand Est | -12% |
Hauts-de-France | -11% |
Île-de-France | -5% |
Normandie | -15% |
Nouvelle-Aquitaine | -5% |
Occitanie | -14% |
Pays de la Loire | -3% |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | -11% |
Corse | -10% |
Guadeloupe | -10% |
Forte inquiétude sur le niveau d’activité des détaillants depuis le début de l’année
Au total, au premier semestre 2024, le chiffre d’affaires des commerçants indépendants du textile et de l’habillement a baissé de -6,2% par rapport au premier semestre 2023. « Un chiffre inquiétant car nous ne voyons pas le bout du tunnel, d’autant plus dans le climat anxiogène des élections et avec l’inconnue du type de tourisme pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, et l’absence de touristes en ce moment… Nous sommes conscients que nous devons affirmer notre capacité à réinventer notre façon de faire du commerce et proposer de nouvelles expériences clients, mais comment gérer l’incertitude et investir lorsque la majorité des acteurs est fragilisée ? », s’interroge à juste titre Pierre Talamon.
17 juillet 2024 @ 14 h 36 min
Les “SOLDES” , alors que la saison commence à peine …( Mauvaise Météo … ambiance générale anxiogène…Concurrence internet déloyale…) n’ont plus aucun sens!!!!
Dans le commerce depuis plus de 40 ans… la définition des soldes n’a de sens qu’en fin de saison pour écouler le stock restant .Les décideurs doivent se rendre sur le terrain en URGENCE.
17 juillet 2024 @ 10 h 50 min
Bonjour,
Après ce constat que fait-on ?
Nous sommes dans une ville de 15000 habitants, sur 7 magasins de vente de vêtements en centre ville, 3 ont fermé en mars. A titre personnel, nous envisageons une possible fermeture cet automne. Entreprise familiale de prêt à porter féminin et masculin moyenne gamme, sur la ville depuis 37 ans, je suis la 3ème génération. Le magasin de 130m² a été entièrement refait en 2018, nous sommes sur les réseaux sociaux (FB,Instagram,Tiktok), nous avions un site de vente Internet mais qui finalement ne vendait rien (sauf pendant le Covid) et ne sert plus que de site vitrine.
Je ne sollicite pas de réponse mais j’ai simplement fait un descriptif pour illustrer le manque de retour de la part de tous les responsables agissant sur la gestion de la profession, qu’ils soient politiques ou économiques. Un simple constat répété à longueur de saisons ne suffit pas et j’avoue être à cours d’imagination !
17 juillet 2024 @ 10 h 50 min
Il faut absolument revoir la date des Soldes
17 juillet 2024 @ 13 h 21 min
Cela plusieurs années que l’on demande. Ils s’en foute désolé . Et notre fédération n’a aucun poids. Et aucune volonté désolant
17 juillet 2024 @ 14 h 18 min
Il faut en effet revoir la date des soldes. Mais ce n’est pas le seul problème ! La clientèle a bien changé depuis le COVID elle a d’autres priorités et encore plus en ce qui concerne les 20-35 ans qui consomment sur internet et à des prix défiants toute concurrence et permettant de changer plus souvent. Difficile de maintenir nos boutiques nos charges sont de plus en plus élevées et nous vendons avec une grosse baisse de marge ! Le gouvernement devrait se pencher sur le problème et vite avant qu’il y ait un cataclysme dans les fermetures de boutiques et par suite désertification des centre-villes.