Enquête état des lieux de la communauté mode

La crise sanitaire intervient dans un contexte de baisse continue du marché du secteur de la mode, notamment pour les détaillants. Une enquête en ligne est lancée dans le but de dresser un état des lieux et de décrypter les attentes ainsi que les perspectives des professionnels.

mode

« Épidémie, fermeture des boutiques, confinement, (…) fin de la saison été 2020. De toute évidence, en espérant une reprise début ou mi-mai, nous allons avoir une toute petite fenêtre de tir avant les soldes, sans compter le risque d’un déferlement irresponsable de promotions, « french days » ou pré-soldes. » Tel est l’état des lieux dressé par Patrick Aboukrat, fondateur d’Abou d’Abi Bazar, avant de proposer à la profession de réfléchir à la suite et de « convenir d’une charte de discipline pour éviter de tout gâcher ? ».

Un appel qui fait écho aux nombreux témoignages de commerçants, tels Pascale et Thierry Destribois, de la boutique Tribeca (Le Havre), qui redoutent déjà « la reprise, avec les “bonnes affaires” à -30, -40,-70%, selon les bonnes habitudes prises au fil des années ! ». Des promotions qui doivent être encadrées et des dates de soldes qui doivent être reportées comme le demande des milliers de professionnels du secteur de la mode, dans la pétition en ligne initiée par Gary Silvestre Siaz, agent chez G2S Agency. Mais l’enquête ne se limite pas à définir de nouvelles dates de soldes, l’idée est « de rassembler toutes les parties prenantes du marché de la mode, d’écouter et de recueillir les différentes opinions de manière collective et transparente », explique Frédéric Maus co-président du salon Who’s Next (WSN). Production achat, stock, trésorerie…mais aussi problématiques liées aux livraisons et à la saisonnalité, le but est d’aborder tous les thèmes, de déceler les freins, mais aussi les ressorts, afin de dresser un « état des lieux de la communauté mode ».

« Revenir aux fondamentaux de notre métier »

L’enquête vise aussi à révéler les différentes visions de l’avenir de la mode ainsi que « les initiatives qu’il faudrait mettre en place après l’épreuve collective du Coronavirus ». Une crise sanitaire qui intervient dans un contexte de crise continue du secteur de la mode. Comme le souligne Bernadette Hirsch, déléguée générale de la FNH Nouvelle Aquitaine et gérante de deux boutiques, « les aides promises par le gouvernement se traduisent surtout par des reports d’échéances ou l’obtention facilitée de prêt. Si l’on est contraint de s’endetter, encore faut-il pouvoir rembourser par la suite et donc disposer des marges nécessaires au fonctionnement d’un commerce ». Un principe de base trop longtemps oublié et qui appelle à « revenir aux fondamentaux de notre métier », appuie Sandrine Lacotte Garcin présidente de la Fédération des Détaillants en Chaussures de France. Des fondamentaux à ne pas oublier et à redéfinir comme vous y invite cette enquête.

Cliquez ici pour participez à l’enquête sur l’état des lieux de la communauté mode