L’activité des détaillants mode en panne au mois d’avril

Alors que l’activité avait été soutenue au cours du mois de mars, le chiffre d’affaires des détaillants indépendants de la mode a de nouveau chuté en avril 2024, en comparaison à la même période l’année passée. Une baisse d’activité qui touche tout le pays.

bilan mode avril 2024
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Après un mois de mars dynamique qui avait entretenu l’espoir d’une véritable reprise durable de l’activité, le secteur de l’habillement a connu une baisse de chiffre d’affaires assez marquée en avril, et ce autant chez les grandes enseignes que du côté des indépendants.

Ainsi d’après les chiffres issus de la fédération du commerce spécialisée Procos, qui recense le niveau d’activité des grandes enseignes, l’habillement accuse une forte baisse d’activité au mois d’avril (-6,4%), due notamment à une météo défavorable dans l’ensemble. Des mauvais chiffres que la fédération Procos tient tout de même à contextualiser : « De nombreux phénomènes exogènes ont impacté l’activité. En premier lieu, le décalage des vacances entre 2023 et 2024. Par ailleurs, en 2023, le jour de Pâques était en mars alors qu’il était fixé en avril cette année, impactant ainsi la répartition de l’activité de certains secteurs », explique la fédération. A noter tout de même que la chaussure parvient quant à elle à se maintenir au mois d’avril (+0,8%).

Du côté de la maroquinerie, les premiers résultats communiqués par la Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage (FNDMV) font pour le moment état d’une légère baisse de l’activité au mois d’avril (-2%).

Les indépendants font grise mine

Du côté des indépendants de l’habillement, la dynamique est également similaire, avec une baisse d’activité estimée à -8,6%, d’après le baromètre mensuel de la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH). Le détail des chiffres publiés par la FNH permet de mettre en lumière plusieurs tendances sur le plan sectoriel. La mode homme accuse la plus forte baisse (-12%), suivie par la mode femme (-9%). « La mode mixte est quant à elle à -7%, et les secteurs de la lingerie, du textile de maison et de la mercerie à -7% également », détaille la fédération.

Les boutiques dont le chiffre d’affaires est compris entre 500 000€ et 1 000 000€ sont celles qui accusent la baisse d’activité la plus forte, tandis que « les commerces de mode avec un CA compris entre 2 et 5 millions d’euros sont en croissance, avec une hausse marquée de 12% de leur CA en avril 2024 comparé à avril 2023 », précise par ailleurs la FNH dans son étude (voir graphique ci-dessous).

Evolution de l’activité au mois d’avril des boutiques de mode indépendantes, en fonction de leur chiffre d’affaires

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Tout les territoires connaissent une baisse d’activité

Sur le plan régional également, certaines disparités ressortent, même si dans l’ensemble toutes les régions sont concernées par cette diminution de l’activité. La baisse la plus prononcée est recensée en PACA (-16%), alors que la région Grand Est parvient à amoindrir le choc (-2%). L’Île-de-France (-11%) et la Nouvelle-Aquitaine (-11%) connaissent également un mois très difficile.

Evolution en pourcentage de chiffres d’affaires des commerçants par région (avril 2024 vs 2023)

Auvergne-Rhône-Alpes-4%
Bourgogne-Franche-Comté-12%
Bretagne-12%
Centre-Val de Loire-7%
Grand Est-2%
Hauts-de-France-6%
Île-de-France-11%
Normandie-13%
Nouvelle-Aquitaine-11%
Occitanie-10%
Pays de la Loire-8%
Provence-Alpes-Côte d’Azur-16%
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Un rebond d’activité au mois de mai ?

Dans ce contexte économique incertain, les fédérations du commerce veulent tout de même afficher un certain optimisme, malgré la hausse des coûts d’exploitation notamment les loyers, mais également les coûts des salaires.

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« Les dernières prévisions de l’INSEE annoncent une augmentation du salaire réel (+3,3% pour les salaires, +2,1% pour l’inflation), donc du pouvoir d’achat dans les prochains mois ; de quoi donner de l’espoir aux tendances de consommation d’ici la fin 2024 », lance ainsi Procos. En attendant, la fédération du commerce spécialisé espère également que ce début du mois de mai, avec la succession de jours fériés, a déjà permis de compenser le niveau d’activité morose du mois d’avril. Les chiffres parleront dans les semaines à venir…