Le secteur de l’habillement en chute libre en 2018
Le marché de l’habillement devrait connaître une forte baisse en 2018. Dans ce contexte, l’IFM évoque des pistes pour séduire le consommateur.
2017, qui avait mis fin à 10 années consécutives de baisse du marché de l’habillement, avec une progression de chiffre d’affaires très légère de 0,2%, n’aura finalement pas été le marqueur d’un retour durable à la croissance. C’est en tout cas l’analyse que fait l’Institut Français de la Mode, qui estime que le marché de l’habillement devrait connaître une baisse de 2,8% en 2018. Soit l’une des pires qu’a connu le secteur depuis 2007 ! Seuls l’e-commerce tire encore son épingle du jeu, mais ce n’est pas suffisant. « La dynamique des ventes en ligne (+5,3 %) ne compense pas le recul (-4,3 %) des ventes en magasins », explique l’IFM. Une spirale négative qui devrait se poursuivre en 2019, l’IFM tablant d’ores et déjà sur une baisse de 0,9%. Pour expliquer ce phénomène, les experts de l’IFM évoquent en premier lieu des raisons sociétales : la consommation d’articles de mode devient de moins en moins une priorité pour les Français. Une récente enquête réalisée par l’IFM montre ainsi que 44 % des consommateurs ont affirmé avoir acheté moins de vêtements en 2018, un chiffre qui s’élève à 51% chez les femmes.
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Une tendance à la déconsommation autant subie, pour des raisons de budget restreint, que choisie, pour des choix éthiques, écologiques… ou tout simplement parce que les gardes robes commencent à devenir trop remplies ! La part du budget des ménages allouée aux vêtements est ainsi passée de 9,1% en 1960, à 4,8% en 2000, jusqu’à chuter à 3,9% en 2017. Dans ce contexte, les experts de l’IFM évoquent certaines pistes pour continuer à séduire le consommateur, à savoir investir les nouveaux marchés porteurs que représentent la mode écologique, ou encore la seconde main. L’IFM évalue d’ailleurs à un milliard d’euros ce dernier secteur en 2018, avec notamment un tiers des consommateurs qui affirment avoir acheté des vêtements d’occasion sur le net. Des pistes qui restent à explorer par les détaillants indépendants.
Colette Ravier
5 janvier 2019 @ 14 h 07 min
Vous ne parlez pas de la sensibilité des acheteurs au fait main ,en France .
Il y aurait des partenariats à trouver avec les créateurs pour redynamiser les boutiques. Il faut se rapprocher des fédérations de métiers d art comme la FREMAA en Alsace qui ont de très bons fichiers clients ,elles aussi. ..
Colette Ravier, créatrice de mode à Strasbourg
Patrice KARLI
30 janvier 2019 @ 13 h 20 min
Bonjour Colette,
Heureux de vous croiser sur ce forum, je suis strasbourgeois et nous avons eu l’occasion de nous croiser dans votre magnifique atelier … il y a quelques années certes. Mais là n’est pas la question, vous pointez du doigt un des problèmes de ce métier de commerçant indépendant que j’exerce depuis presque 4 ans.
En effet, c’est un des constats que j’ai fait au démarrage de notre activité; le manque de synergie entre les créateurs, marques ou grossistes et le réseau des revendeurs indépendants.
Il est dû à mon sens à “l’inorganisation” des 2 branches, une FFDPP très parisianiste, une FNH inexistante, autour desquelles gravitent une foule d’organismes, de fédérations de ceci ou de cela qui n’ont pas d’intérêt à exister.
Pourtant l’avenir des uns et des autres est lié alors que chacun bricole dans son coin. D’où l’intérêt de votre remarque fort à propos car se diriger vers une mode créateurs est une autre piste de survie du commerce. Seul bémol sont les espérances de marge des uns et des autres pas toujours compatibles. A voir …..