Marks and Spencer ferme 7 boutiques en France

L’enseigne de distribution britannique rencontre des difficultés économiques et prévoit de fermer une centaine de magasins dans le monde. En France, 7 points de ventes sont concernés.

En pleine tourmente suite à l’annonce de la perte nette de 58 millions de livres au semestre achevé le 1er octobre, Marks and Spencer a annoncé mardi 8 novembre la fermeture de plus d’une centaine de points de vente, dont 7 en France, qui emploient au total quelques 500 personnes. « Depuis le retour de Marks & Spencer sur le marché français en 2011, les magasins en propre sont déficitaires : pour 2015/16 les pertes s’élèvent ainsi à 19 M£ (26 M€) », a souligné l’enseigne dans son communiqué. M&S, qui faisait référence dans le secteur de la distribution mode et d’alimentation depuis 132 ans, subie de plein fouets la concurrence des autres Zara, H&M ou encore Primark. Pour preuve, sa part de marché dans l’habillement est passée de 16 % il y a 20 ans à un peu moins de 10 % en 2016. Une sorte d’échec en quelque sorte, que Jeremie Herscovic, Président de SoCloz, société spécialisée dans la digitalisation des points de vente, et notamment le click & collect, attribue à un défaut de positionnement stratégique. « Aujourd’hui, pour qu’une enseigne parvienne à faire sa place dans le marché de la mode, il faut qu’elle ait une proposition de valeur forte, sur son produit ou son prix. A l’image par exemple de Primark, qui est authentifié clairement par le consommateur comme le leader des prix bas. M&S eux n’y sont pas parvenus, ce qui explique en partie leur échec » analyse-t-il. 
Un défi stratégique auquel veut s’attaquer le nouveau PDG Steve Rowe, avec pour fil conducteur une simplification de l’offre vestimentaire, proposant un peu moins de lignes différentes, mais à des prix moins élevés, et de meilleure qualité. D’un autre côté, le nombre de vendeurs dans les rayons a été augmenté. L’objectif étant de pouvoir proposer un accompagnement plus personnalisé au client. Un choix audacieux, à l’heure où les grandes enseignes estiment au contraire que le personnel doit se contenter d’organiser les rayons et plier les vêtements. Parallèlement, le patron de M&S s’est engagé depuis le mois de septembre dans une grande restructuration de l’entreprise, avec à la clé la suppression de 525 postes au siège social de Londres. Une restructuration nécessaire semble-t-il, mais dont les effets ne pourront être visibles qu’à long terme selon Jeremie Herscovic. « Construire un positionnement de marque est certainement l’un des axes les plus difficile, d’autant plus que M&S jouent sur deux tableaux en même temps, la mode et l’alimentaire » explique-t-il.

L’annonce faite ce mardi 8 novembre n’est donc que la suite logique des évènements, le groupe ayant précisé dans son communiqué qu’il souhaitait fermer les points de ventes de 10 pays déficitaires, ainsi que plusieurs magasins au Royaume-Uni. Dans l’Hexagone, toutes les boutiques de la région parisienne sont visées. Sont compris, les points de vente localisés sur les Champs-Elysées, rue de la Chaussée d’Antin et proche la gare Saint-Lazare, ainsi que ceux situés dans les centres commerciaux, So West à Levallois-Perret, Beaugrenelle à Paris, Aéroville à Tremblay-en-France et à Villeneuve-la Garenne.
L’enseigne a également souligné qu’elle allait « engager un processus de consultation avec les instances représentatives du personnel » à ce sujet. Une porte-parole a expliqué à l’AFP que ce changement devrait s’opérer dans les 12 à 18 mois à venir. En parallèle de cette annonce, Steve Rowe a précisé que le groupe va ouvrir davantage de points de vente spécialisés dans l’alimentaire au Royaume-Uni, avec pour ambition de décupler les ventes en ligne. Affaire à suivre donc.