La mode elle aussi veut proposer un nouveau monde, plus respectueux de la planète et des êtres vivants qui l’habitent. Portée par de nouveaux modes d’échanges, de nouvelles manières de vivre ensemble, de nouvelles villes, de nouveaux codes, une énergie nouvelle…

Les demandes sont là, portées par le besoin de revendiquer un rapport plus connecté à la nature et d’interpeller sur les problématiques de consommation et de respect de l’environnement. Pour un retour plus slow made – plus éthique, avec un rapport plus sincère au produit. Les groupes de luxe l’entendent, les marques de mode opèrent des virages à 360°, l’écofashion engagée a son mot à dire, et elle le dit avec style ; désormais, loin d’être marginale, elle acquiert des parts de marché. Nouveau paradigme qui n’aura pas échappé au salon Who’s Next qui en fait son fer de lance pour l’été 2017, avec 3 forums de tendances « MANIFESTO » imaginés par le Bureau Martine Leherpeur Conseil, autour de ces mouvements. Plein feux sur des collections engagées comme A-Typik, accessoires du commerce équitable, Anissa Aida qui, sur le principe de l’Up-cycling, utilise la déconstruction dans un mix and match matières, ou encore Fade Out (Denim) et Fiber Forma (sacs à dos en papier Tyvek). Pour séduire la génération Z, il faut parler son langage : avec Groundground par exemple et leur ligne de T-shirts à messages. Comment traduire cette nouvelle énergie en terme de mode ? D’abord par des matières plus naturelles, nerveuses, vivantes comme le lin, le coton bio, la soie. Outre le noir qui revient en force, par des couleurs, les bleus bien sûr, le blanc lumineux, les roses peau illuminés de cuivre, les rouges et jaunes épicés, orangés, et surtout le vert, régénérateur comme nous l’explique Sophie Lafitte (voir encadré ci-dessous). Les rayures jusqu’au bout des pieds (espadrilles Degorce), les fleurs, les damiers Grand Prix en pole position. Les codes sport pour un look athleisure, combi-pantalon de garagiste ou jogging et teddy de ville (somptueux en cuir vert chez Rag and Bone avec un manteau strict camel). Sans oublier les must have, djellabas, kurta, kimonos, tenues nomades empruntées ça et là, au chic désinvolte qui va si bien à l’été. On a l’impression d’avoir déjà tout vu ? Ce serait sans compter avec le talent de nos designers qui revisitent leurs classiques avec brio, rallongeant ici, échancrant là. Une mode envie ! Et s’il ne fallait qu’une seule pièce, pour moi ce serait une chemise de peintre en lin blanc, un peu longue – au genou, juste trempée dans un bain léger de verveine, à porter en robe, ceinturée sur un jean écru. Fraîcheur, naturalité, simplicité.

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Focus expert

LE VERT, vibratoire par Sophie Lafitte, expert couleur chez Promostyl
« Sous toutes les formes, sur différents supports du plus naturel au plus synthétique, le vert cadence une palette avec une seule couleur. Dans les sombres, le vert a une profondeur et une âme “autre” qui véhiculent le sous-bois, l’ombre du vert, équivalent du marine et du noir. L’obscur d’une menthe à l’eau, même synthétique comme le vert Valda, c’est immédiatement rafraîchissant. Il autorise une palette ambivalente, plurielle, bien plus variée que les bleus. Rajouter un kaki neutre à un vert sapin et on est bicolore. Une pointe dans du bronze élargit la famille des verts qui flirte entre le bleu et le jaune. C’est aussi le vert de l’engagement, le vert solidaire, une couleur aimable, désirable. Vert d’eau, blanc verdi pour le shirting. Avec le beige kraft ou le sable, c’est somptueusement impeccable, à des hauteurs très très proches les une des autres, sur de grands volumes à la Beretta. Cette neutralité a du caractère, on peut mixer les matières, laine, lin, coton, synthétique, mat et brillant, givrés, gommeux. Pour moi, c’est une histoire d’élégance ».

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