Bruno Le Maire relance le débat sur les dates de soldes
Alors que les boutiques de mode s’apprêtent à réouvrir et que les promotions se multiplient sur le net, Bruno Le Maire se dit ouvert à un décalage des dates de soldes.
«Le 24 juin c’est trop tôt. Il me semble que ce n’est pas la bonne date pour les commerçants. Je suis ouvert à un décalage de la période soit au début du mois de juillet, soit si certains le souhaitent, reporter encore plus tard, après l’été». Bruno Le Maire vient, sans aucune ambiguïté d’ouvrir la porte à un report de la date des soldes d’été. Une mesure attendue par la majorité des professionnels, commerçants et grandes enseignes, mais encore faut-il décider de la nouvelle date ! «Je souhaite que les différents commerces concernés puissent trouver un compromis pour proposer de nouvelles dates», a précisé le ministre, enjoignant ainsi les différents acteurs à se concerter. Une concertation qui ne va pas de soit. Face aux conséquences économiques de la crise sanitaire, les acteurs de la filière mode ont tous demandé peu ou prou les mêmes mesures d’aides et de reports de charges. Mais en coulisses, au sujet de la date de début des soldes d’été, les couteaux sont tirés entre les fédérations professionnelles qui représentent les détaillants et l’Alliance du commerce qui représente les grandes enseignes.
Des dates de soldes qui posent débat
Du côté des commerçants indépendants, la CDF (Confédération des Commerçants de France : chaussures, lingerie, maroquinerie) demande un report des soldes au 22 juillet 2020, invoquant « qu’après presque deux mois de fermeture, les détaillants indépendants sont en recherche de trésorerie et de marge, pour limiter les dégâts de la crise sanitaire ». Un report qui selon la CDF « devra être accompagné d’une ordonnance exceptionnelle pour encadrer, un mois avant la nouvelle date repoussée des soldes, les promotions agressives, les ventes privées, les ventes à perte, … » y compris pour le e-commerce, précise-t-elle, tout en réclamant le rétablissement du « prix de référence », supprimé en 2015.
Signez aussi la pétition : Les promotions doivent être encadrées !
Si l’Union française des industries mode & habillement (UFIMH) milite pour un report au 15 juillet – une date souvent évoquée dans les différents témoignages de professionnels reçus à la rédaction – la position de l’Alliance du Commerce est, on s’en doute, radicalement différente, soutenant que « le début des soldes d’été doit être reportée au 1er juillet au plus tard ». Une date beaucoup trop précoce pour la CDF qui doutait « qu’après un confinement strict, le gouvernement autorise un afflux de consommateurs en lieu confiné fin juin, avec les risques de contagion que cela engendrerait ». Mais l’Alliance du Commerce s’en tient à l’urgence économique et souhaite rapidement « contribuer à la nécessaire relance de la consommation après une crise qui aura fortement pénalisé le pouvoir d’achat de très nombreux Français ». Avec un but avoué : « l’écoulement des stocks de la collection Printemps-Été 2020 qui sont actuellement à un niveau exceptionnellement élevé ». Une stratégie mass market de court terme que l’on connait trop bien, et qui vise à inonder le marché afin de renflouer les trésoreries. Une logique de volumes assumée par l’Alliance du Commerce qui demande, comme l’Union française des industries mode & habillement, le prolongement de la période des soldes jusqu’à 6 semaines. Et, pour l’Alliance du Commerce, il n’est pas question de revenir au prix de référence, au contraire, celle-ci recommande un assouplissement de la réglementation, « afin que les produits soldés ne soient pas contraints d’être proposés à la vente et payés depuis au moins un mois ». Un scénario à l’opposé de celui proposé par la CDF et qui augure bien, dès la réouverture des magasins, de nouvelles foires aux promos, rabais et autres ventes privées…
Retrouver du sens et de la cohérence
Alors que notre société contemporaine, n’a jamais été autant en quête de valeur et alors que le président martèle que « le jour d’après ne sera plus comme le jour d’avant », allons-nous encore accepter la pratique des fausses promotions ? La France, engagée dans la transition écologique doit-elle encourager la diffusion à tout va et à tout prix de “fringues” et de baskets fabriquées la plupart du temps dans des conditions déplorables en Asie ?
Lire aussi : Enquête : Ces marques qui défient la crise
Tous les professionnels savent que la répétition de ce type d’évènements promotionnels par les grandes enseignes a peu à peu tout faussé : les prix, la qualité des produits, les conditions de fabrication, ainsi que les marges. « Multiplier les rabais et allonger les périodes de soldes pénalisent ceux qui pratiquent des marges honnêtes tout l’année », soulignait déjà en 2016 dans nos colonnes, David Revah, PDG de LPB. Or vendre un produit de mode est un métier à part entière, qui requiert un minimum de moyens, avec des compétences spécifiques à un chausseur ou une lingerie par exemple. Une émulation des savoir-faire qui apporte une réelle valeur ajoutée à l’ensemble de la société : le client qui obtient un produit adapté à ses besoins, le salarié qui n’est pas considéré comme un simple plieur de vêtements, mais exerce un vrai métier, ainsi que l’employeur qui assume les risques et apporte, au moyen du paiement des charges et impôts, sa contribution à la société. Un modèle qui s’effrite depuis des dizaines d’années maintenant, jusqu’à ne laisser que des miettes aux commerçants, tandis que les centres commerciaux encerclent les villes et que l’on déroule le tapis rouge aux entrepôts d’Amazon. Un modèle appelé à se renouveler comme le montre l’enquête initiée par Patrick Aboukrat et menée par la communauté WSN (Who’s Next) et dont Francis Cabrel pourrait dresser le constat : « Est-ce que ce monde est sérieux ? »
Leveque
29 avril 2020 @ 23 h 16 min
Face à une situation dramatique et inédite s il n y a pas un sursaut les TPE vont disparaître, les centres ville devenir des fantômes . Déjà il faut se remettre d être un commerce non essentiel . D un stock déjà obsolète a payer . D une reprise qui risque de décevoir et désespérer un peu plus ,jusqu au point de non retour
Marie Hélène Wermelinger
13 avril 2020 @ 19 h 56 min
Les magasins sont fermés mais les sites de vente en ligne fonctionnent !
Le confinement n’existe pas pour eux !!
Et Amazon fait une pub actuellement sur toutes les radios pour rassurer ses clients, sur un ton pâtelin disant qu’ils ont renforcé les mesures de sécurité sanitaire dans leurs entrepôts et qu’ils effectuent les livraisons sans contact, et pour éviter de se mettre à dos les syndicats qui voulaient faire jouer leur droit de retrait …ils pillent notre économie et nos commerces ! les clients sont en train de prendre l’habitude de n’acheter qu’en ligne !!
lalanne
11 avril 2020 @ 18 h 37 min
bonjour, aujourd’hui j’ai reçu , en ligne des promos de 30 a 50 %……..sur pleins de marques… VOILA ENCORE UNE FOIS UNE BELLE INJUSTICE!!!! alors que mon magasin de vêtement est fermé.
pour moi ,nous ne pourrons pas nous battre,contre ces grands groupes.
tout n’est que blabla!! et hypocrisie!
être solidaire et bloquer le pays comme les agriculteurs, les avocats,………voila ce qui marche aujourd’hui hélas!!!
Le Bruit des Vagues
5 mai 2020 @ 8 h 40 min
Non ce n’est pas une injustice, c’est de la concurrence déloyale ! Hier j’ai pourri sur Instagram American Vintage – perso je ne la distribue pas même s’ils m’appellent régulièrement pour me proposer leurs collections – car ils offraient 65% de remise sur leurs collections actuelles ! Quelle honte. 0 solidarité avec leurs mutlimarques. Jamais je ne bosserai avec eux ! Toutes les marques qui feront des remises se verront purement et simplement dégagées de mes boutiques. Aucune facture ne sera payée avant de voir l’attitude des marques sur les soldes. il faut boycotter ce genre de marques.
fonteyne
9 avril 2020 @ 18 h 19 min
boutique de lingerie depuis 3 générations .
le gros pb ce sont nos fournisseurs direct qui soldent les collections très tôt et avec des remises très importantes. Les marges ne sont pas les meme. Je suis ok pour des dates de soldes hiver comme été un mois plus tard ,seulement si nos fournisseurs les respectent sur leur site de vente en ligne ,sinon nous serons encore là cinquième roue du carrosse . 😞
Un jour ou l autre
9 avril 2020 @ 7 h 39 min
Si le confinement pouvait avoir un effet positif dans notre secteur d activite, ce serait de respecter les saisons, que ce soit pour les livraisons ou les soldes!
Soit solder seulement 2 fois par saison en aout pour l ete et en fevrier pour l hiver
Moine
30 avril 2020 @ 7 h 30 min
Face à une réouverture en mai ( si il n’y a pas de changement et suivant les zones )Il faut absolument décaler les soldes au mois d’août sinon nos petits commerces n’existeront plus . Nous avons perdus 2 mois de chiffre mais les vêtements de printemps venait de entrer dans nos boutiques et à la réouvert ils vont être obsolète…
saigot
8 avril 2020 @ 16 h 43 min
les soldes ont été crées pour déstocker en fin de saison . Avoir des soldes au 24 Juin alors que l’été est officiellement le 21 est ridicule, au même titre que l’hiver d’ailleurs. Je suis contre toutes ces promos déguisées, ventes privées , rabais à tout va.
Revenons déjà à une vrai saisonnalité de nos produits, à quoi cela sert de livrer des shorts en décembre, sandales etc ,à quoi cela sert de livrer doudounes, pulls etc en juillet … si ce n’est une chose les consommatrices se lassent de les voir en boutique et quand elle sont acheteuses , et bien elles attendent soit une promo soit des soldes. Pour moi les soldes c’est en aout , pas avant et fin février début mars.
Pourquoi voulez-vous que les consommateurs achètent plein pot , ils savent qu’ils auront de toute façon soit des promos, rabais et autres ventes privées.
Nicolas Saigot/ agent de marques
Komandian
8 avril 2020 @ 14 h 47 min
Bonjour
Je suis de l ancienne école issue d une grande famille de la mode dans les années 70… Naissance de notre boutique multimarques sur Marseille. J’ai pas honte de le dire je déteste le concept des grandes enseignes qui exploitent leur main d œuvre de A jusqu’à Z… Jusqu’à berner le consommateur avec leurs coefficient x12 souvent… Je revendique depuis qqs temps une tracabilite de l article avec de vrais informations sur l origine de la production.. Une note energivore et respect de la main d’œuvre… Des codes à instauré pour que le consommateur comprenne pourquoi le bas coût ou inversement… Large débat. Il est temps de mettre à plat toutes les mauvaises intentions sur la mode originelle française.
VEILLON Marie
8 avril 2020 @ 14 h 44 min
Les vendeurs de vêtements ne sont pas tous égaux, les lois instaurées sont très souvent contournées en temps normal, il y a de faux soldes chez certains, et tout devient si complexe, qu’à ce niveau-là d’incohérence, chaque indépendant n’a plus qu’à mener sa propre stratégie en fonction de sa propre situation. Et c’est ce que chacun fait depuis déjà plusieurs saisons, plusieurs années et encore plus depuis les gilets jaunes par exemple…
Aujourd’hui vous voulez demander à un indépendant qui ne voit presque personne depuis le 1er mars et qu’on a obligé à fermer sa boutique depuis le 16 mars, de surtout ne pas proposer de promos exceptionnelles quand le confinement va cesser, alors que les grands groupes ne vont pas se gêner pour le faire?
C’est sans fondement! Même ceux qui ont dit “OUI il faut repousser la date des Soldes”, “NON pas de promos”, ne vont pas tenir leur engagement très longtemps en constatant qu’il y a la queue chez le voisin qui brade ! Sans compter la pression des clients, “Ah vous ne faites pas de remises?” “10%? et bien vous n’êtes pas très généreux!” ” Ah? tant pis, j’irai acheter sur internet”, “c’est bizarre à Paris, tout le monde solde à 50%” … j’en passe et des moins “comme il faut” !
Et malheureusement beaucoup vont faire des liquidations ou seront en cessation de paiement …dès la fin du confinement…
L’énergie que certains déploient depuis des lustres pour empêcher les gros de détruire les petits, pour trouver des solutions pour guérir le problème à sa base, n’a rien donné jusque là à part le découragement des petits travailleurs dans les petits commerces… nous ne vivons que de miettes … depuis 2008, je suis personnellement passée de 7 à 0.5 salarié, de 310 à 180 m2, de 900 000 à 500 000€ de CA … ma marge s’effrite même si ma trésorerie est restée saine jusqu’à fin février, parce que je suis un bon gestionnaire et que je connais bien mon métier… mais je sais que je vais disparaître à plus ou moins longue échéance comme beaucoup de TPE … et je prendrai le droit de le faire à ma manière.
Marais
8 avril 2020 @ 14 h 31 min
Un peu de bon sens !
Les soldes devraient débuter au 31 juillet et toutes les promos, anniversaires etc… doivent être bannis de notre système de distribution.
Il faut que les soldes redeviennent un événement commercial, les prix sont cassés toute l’année , prenons les consommateurs au sérieux, redonnons une vrai valeur aux produits vendus,
Il est indispensable de remettre de l’ordre dans la distribution, et ceci pour la pérennité de celle ci
basly
8 avril 2020 @ 13 h 59 min
Il y a 40 ANS LES PRODUITS SOLDES ETAIENT DU N-1 , maintenant on solde parfois des produits
qui ont à peine 2 mois en boutiques
DES SOLDES EN SEPTEMBRE POUR L’ETE et, en FEVRIER pour L’HIVER et tout ira mieux.
mais c’est peine perdue, la décision n’est faite que par les lobbyings , Printemps, carrefour, etc …
ON s’en fout des PME.
Gouraya
8 avril 2020 @ 16 h 05 min
Bonjour je suis tout à fait d’accord avec vous !! Il faudra récupérer ce que l’on peut au plus vite pour ne pas déposer le bilan
Et nous ne pourrons pas attendre le 15 juillet pour faire des rabais si toutefois nous reprenons avant !
Bon courage et surtout prenez soin de vous ! Sans la vie nous ne pourrons rien faire
Tassa de Taverny