Mode : doit-on vendre ce qu’on aime ou ce qui plaît ?

Alors que la place des détaillants dans la distribution de mode ne cesse de s’amoindrir, la question de leur offre devient de plus en plus essentielle pour leur survie. Celle-ci doit-elle coller à la demande ou peut-elle se singulariser par leur goût et leur sensibilité ? Eléments de réponse avec un échantillon de professionnels chevronnés.

Illustration Michel Szlazak.

Entre des clients toujours plus au faîte des tendances, et des marques qui profitent des nombreux moyens de communication pour s’adresser directement aux consommateurs, les détaillants de mode tendent à se mettre en retrait pour répondre à la demande en toute impartialité. « Les tendances sont de plus en plus fortes et éphémères. Et ce sont les marques qui font la loi sur le marché, constate froidement Jean-Lambert Gaillard de la boutique de prêt-à-porter masculin Jean Gaillard à Montpellier. Le détaillant devient un gestionnaire de flux, rentrants et sortants. Il ne doit pas se prendre pour un créateur, il doit rester modeste, bien recevoir ses clients et leur offrir les bons produits. C’est un assembleur de talents ».

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« Je suis sans cesse à l’affut des tendances, des couleurs du moment. Avant d’acheter, j’observe ce qui se passe sur les réseaux sociaux, chez les influenceuses, poursuit Alexandra Le Creff de la maroquinerie Barret à Lyon. J’essaie d’avoir les produits qui marchent avant mes concurrents et j’en demande l’exclusivité ». « Lorsque j’achète, je cherche à coller à la demande et je réfléchis à qui je vais pouvoir vendre tel ou tel produit, renchérit Philippe Berquer de la maroquinerie Evasion à Dieppe. Tant pis si ça a un côté mainstream. Mais dans une petite ville, on ne peut pas se permettre d’avoir une offre pointue ».

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