Primark – La profession doit réagir !
L’enquête Boutique2Mode sur l’enseigne Primark met en lumière une chose : le secteur de la mode a grandement besoin d’être réformé. Et les indépendants doivent faire entendre leur voix !
Suite à la parution de notre article « L’enfer Primark », les témoignages de salariés et ex-salariés du géant irlandais affluent, à la rédaction, sur boutique2mode.com et l’article fait l’objet de centaines de partages sur Facebook, comptabilisant plus de 70 000 lecteurs en quelques jours.
Nous souhaiterions à présent obtenir l’avis des professionnels du secteur de la mode, notamment les détaillants et marques de mode qui se retrouvent d’une manière ou d’une autre en concurrence avec ce type d’enseigne, qui tire toute une profession vers le bas. Lorsqu’un consommateur achète des jeans à 9 euros prix public, il peut ensuite se poser légitimement quelques questions face à des tarifs compris entre 60 et 250 euros.
Rappelons que Primark vend principalement dans des centres commerciaux et non sur le web ou nombre de marques se livrent déjà à d’incessantes campagnes de promotions, parfois même au détriment de leurs propres revendeurs, comme dénoncé récemment par Patrick Aboukrat et dans les colonnes de Boutique2Mode. Dans ce contexte, comment redonner un sens et une valeur au produit ? Quelle place reste t’il aux marques et commerçants qui paient leurs charges et leurs impôts en France ? Quels rôles jouent certains élus en multipliant les centres de marques et centres commerciaux, alors que les centres-villes se désertifient ? Enfin, à quelques mois de la présidentielle, quels sont les programmes des différents partis politiques envers les commerces et la filière mode ?
Boutique2Mode va mener une grande enquête sur ces sujets, aussi nous vous invitons à témoigner en laissant un commentaire ci-dessous
Limery
4 octobre 2016 @ 16 h 20 min
Hé bien voilà ou nous en sommes TOUTES ::::mème problème dans ma ville un autre centre commercial a ouvert il y a peu de temps et pourtant il y en avait 2 autres qui ne marchent pas vraiment a qui profite ses ouvertures ? pas à nous !!, comme cette commerçante je pense que nous ne résisterons pas longtemps et pourtant on aime notre métier , on aime vendre de beaux produits made in france et s’entendre dire ( la petite robe que je vous ai prise la dernière fois qu’elle compliment j’ai eu) voilà notre remerciement , mais cela ne fais pas notre salaire ……. les saisons passent LE RSI nous étouffent et nous nous mourrons a petit feu …..
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Valérie Boutique Féminine
30 septembre 2016 @ 17 h 17 min
Je suis propriétaire depuis plus de 12 ans, d’une « petite boutique multimarque » située dans le cœur d’une ville d’environ 20 000 hab.
En avril dernier sur la même commune (à proximité d’un centre commercial déjà existant) s’est ouvert un nouveau centre commercial à ciel ouvert de 51 000 m2 avec une multitude de boutiques franchisées et dont « le fameux Primark ».
L’ouverture de ce centre et surtout de ce magasin déplaça des foules et vida notre centre-ville.
Doublé d’une saison morose (arrivée tardive de la chaleur) j’ai vu mon chiffre d’affaire entre avril et juin baisser de 30 % !
L’effet nouveauté, cela ne va pas durer me dirent mes clientes … « ce qui est vendue dans ce magasin n‘a rien à voir avec ce que vous offrez », « vous n’êtes pas en concurrence avec ce genre de boutique » …
Sauf que, presque 6 mois après cette ouverture, mon cœur de ville est toujours déserté, mon chiffre d’affaires est toujours en berne. J’ai dû licencier mon unique temps partiel, je dois travailler 60h par semaine, pour un salaire inexistant … redoubler d’efforts, d’énergies pour accrocher le prospect.
Je continue à offrir à mes clientes des produits qui sont conçus par des fournisseurs qui ont des valeurs sociales et solidaires, des marques qui ne font pas fabriquer intensivement dans des « usines à esclaves » et qui plus est, par des enfants…et tout cela en gardant des prix moyens et respectueux des budgets de mes clientes.
Malgré tout cela je me pose de sérieuses questions sur ma survie.
Nous subissons les affres du temps (saison d’été qui joue les prolongations et collections d’hiver qui stagnent en rayons !). Pour cela notre industrie ne reçoit aucune aide.
Pire, nous subissons le diktat des « gros » qui de toutes manières ignorent les règles des soldes, fabriquent constamment en quantité pour arroser le marché de produits de piètre qualité, du jetable, du consommable.
Il faut faire comprendre à une cliente pourquoi un tee shirt acheté 6 € chez Primark en coûte 39 € chez nous, lui expliquer que sa composition est qualitative, qu’il va résister à plusieurs lavages, voire plusieurs saisons, qu’ il n’a pas été fabriqué par des enfants, que je n’en ai pas 50 par couleur et par taille et malgré cette différence de prix je mets surement moins d’argent dans ma poche que les dirigeants qui fabriquent pour ces marques !!!!
Je suis encore passionnée par ce métier de conseillère, j’adore voir ma cliente sublimée par mes tenues et revenir avec la petite robe qu’elle a acheté 4 saisons plus tôt et qui est toujours aussi belle. J’adore entendre dire par mes clientes que ce qu’elle achète chez moi elle ne le retrouve pas ailleurs…
Je me sens quand même en survie :
• Notre industrie ne semble pas s’adapter aux nouvelles saisonnalités, au fil des années : des soldes qui se font lorsque la saison nous permet de commencer à vendre les collections.
• L’ouverture de centres commerciaux ou de « magasins de chaînes » en quantité anarchiques. Pourquoi pas un numérus clausus ?
• Des magasins tel Primark qui ne doivent pas payer leurs impôts en France (compagnie Irlandaise ?). Groupes qui exploitent leurs employés et qui ne respectent même pas les lois du travail !
• A quand un quota et/ou des taxes à l’importation ?
Mais j’imagine aisément que dans notre industrie, ce sont les lobbys des grands groupes qui font la loi et nous les petits nous ne sommes malheureusement pas représentés et surtout pas entendus !! Il faut croire que la part de marché de nos petits commerces ne pèse pas lourd dans la balance !!!!
Je profite de votre tribune pour exprimer ce qui pèse lourd sur mon cœur de petite commerçante qui craint sincèrement de ne pas pouvoir continuer encore longtemps dans ce contexte à continuer à pratiquer ce métier qui m’anime pourtant, encore avec passion.
Monique P
30 septembre 2016 @ 17 h 12 min
Les boutiques de centre ville sont en train de mourir avec des dépôts de bilan qui entraînent les propriétaires de ces boutiques dans un engrenage infernal (notamment des problèmes avec le RSI) qui poursuit les gens sans cesse et les harcèle via les huissiers
Les petites boutiques ne peuvent plus lutter contre ces grandes enseignes.
Hervé Huchet
29 septembre 2016 @ 18 h 18 min
Les multimarques doivent se regrouper auprès d’une association ou d’une fédération qui les défendra contre la légalisation des soldes et promotions sur internet Les promotions permanentes des grands magasins, la hausse des loyers et les déplafonnements abusifs…. etc
Il est encore temps de réagir les marques doivent choisir entre les multimarques qui pèsent lourd si ils se regroupent et les chaînes etc… Nous représentons encore plus de CA et plus d’emplois mais si ça continue et si on ne se regroupe pas on va disparaître les uns après les autres et les chaînes, grands magasins, E commerce seront les rois du pétrole !
Boycottons les marques qui joue sur plusieurs tableau et rapprochons nous de celles qui ont une stratégie claire de distribution
D BEYLIE
29 septembre 2016 @ 16 h 20 min
Il y a de nombreuses années que les dates des soldes ne correspondent pas aux affaires……..
Faire des soldes en juin alors que l’été commence juste, c’est suicidaire ! ………. & la même opération se renouvelle pour ceux d’hiver.
Je me souviens des dates pratiquées il y a des années après le 15 août pendant 15 jours, & mi février…………
Par ailleurs le législateur a laissé pourrir la situation avec les ventes privées & le scandale perpétuel d’internet où on annonce des remises de 80 % & plus ! ……..
C’est sûr que les grandes enseignes de prêt à porter (Kiabi, Décathlon, Tape à l’œil, Jules, & Co toutes du groupe Mulliez………) qui font faire au Pakistan où ailleurs par des enfants de 8 ans peuvent se targuer de défendre les consommateurs ! ……………avec des remises irréelles & avec des taux de marques effrayants qui gagnent beaucoup d’argent………..
A présent, le ver est dans le fruit & il sera très difficile voir impossible de revenir en arrière & de ré éduquer le consommateur vers les achats plaisir……..
C’est tout un système entier à revoir………. Est-ce encore de la responsabilité & des possibilités des syndicats représentatifs ?
Il faut garder une dose d’optimisme, mais c’est dûr ! ……..