Soldes d’été : « On a rarement vu aussi peu de monde ! »

Débutés la semaine dernière, les soldes sont loin de rencontrer le succès escompté pour nombre de commerçants. A tel point que certains envisagent de ne plus y participer à l’avenir…

soldes été

Une semaine après le lancement des soldes d’été, le succès est loin d’être au rendez-vous pour nombre de commerçants. « Mercredi c’était très calme, et je ne parle même pas de ce week-end… Pourtant j’avais pris la peine d’ouvrir ma boutique le dimanche, mais sans grand résultats », témoigne ainsi Elodie, détaillante en prêt-à-porter Femme, à Cahors. Un constat partagé également par Mickael, gérant d’un concept store, à Marseille : « Je ne sais pas si les clients ont préféré la plage au vu de la météo, mais c’était aussi très calme de notre côté, on n’aurait pas cru que l’on était un premier samedi de soldes. » Patricia, gérante d’un magasin de chaussures, à Caen, encaisse elle -60% d’activité par rapport à 2019, « et il y a 3 ans, ce n’était pas particulièrement une année exceptionnelle », relate cette commerçante qui envisage aujourd’hui de vendre son fonds de commerce.

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Les promotions à l’année dans le viseur

Pour expliquer cette désaffection toujours plus grande des clients vis-à-vis des soldes, nombre de détaillants pointent du doigt la stratégie des grandes enseignes et géants de la vente en ligne. « Les soldes ne font plus sens pour une grande partie de nos clients, tellement ils ont l’habitude de voir des prix cassés à l’année », partage ainsi justement Philippe, gérant d’une boutique pour Homme, à Paris.

Pour Sonia, détaillante en prêt-à-porter Femme, à Paris également, ce n’est pas l’unique problème. « C’est certain que ce système de promotions à l’année tue à petit feu les soldes, mais il y a aussi d’autres raisons à cette désaffection selon moi. Les habitudes de consommation ont beaucoup évolué ces dernières années, avec la fast fashion, la vente en ligne, et maintenant le phénomène de la seconde main qui prend de plus en plus d’ampleur. J’ai l’impression également que les achats de mode sont moins prioritaires, notamment dans ce contexte économique morose », détaille-t-elle.

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Vers des soldes individualisés ?

Face à cette situation, Philippe envisage lui de ne plus participer aux soldes, ou à minima seulement en fin d’été et d’hiver, en fonction des stocks qu’il lui restera. « Quand je vois le peu d’engouement que suscitent les soldes chez mes clients, je me dis que ça vaut le coup d’essayer de faire les choses à ma manière », explique-t-il. Une idée qui commence à faire son bout de chemin chez certains détaillants. « C’est ce que je fais depuis maintenant 3 ans, et personnellement je ne regrette pas, au contraire, partage Sandra, détaillante en lingerie, à Rennes. Au moins quand je propose des réductions, je ne le fais plus par contrainte, et mes clientes savent que ça vaut vraiment le coup, tout le monde est gagnant. »

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Mélanie, gérante d’une boutique de mode/décoration, à Lille, préférerait elle que la profession s’accorde pour de nouvelles dates communes. « L’idée est intéressante, mais ça revient au final à abandonner les soldes. Personnellement je préfèrerais que l’on mette en place de nouvelles dates avec des véritables règles pour en refaire un évènement digne de ce nom. Même si je suis consciente que ce sera très difficile, ça fait des années que l’on en parle, et rien ne se passe… ».

Et de poser le débat, les soldes ont été inventés à la fin du 19ème siècle par le fondateur du premier grand magasin parisien, devenu « Le Bon Marché ». Cette solution collective est-elle encore possible, ou mieux vaut-il individualiser les périodes de soldes ? Ou encore, faut-il lancer “les soldes des indépendants”, avec des dates adaptées et décidées par les détaillants ? Le débat est ouvert dans l’espace commentaire.