La mode d’occasion haut de gamme : Un marché à investir pour les détaillants

Les articles de luxe et/ou haut de gamme d’occasion ont le vent en poupe. Et pour cause, en plus de séduire les consommateurs, ils permettent aux commerçants de réaliser des marges intéressantes.

Alors que la seconde main connait un essor fulgurant ces dernières années, en témoigne le succès rencontré par Vinted (4eme site e-commerce le plus visité en France), ce nouveau marché échappe pour le moment presque totalement aux détaillants indépendants. Faute d’organisation adaptée en boutique, mais surtout faute de marges suffisantes, peu de commerçants ont franchi le pas de la seconde main, malgré de très bonnes perspectives de croissance dans les années à venir.

« En tant que commerçant, j’ai l’impression que c’est difficile de gagner notre vie en revendant des articles d’occasion, déjà que nos marges sur les produits neufs sont réduites », justifie par exemple Mélanie, gérante d’une boutique de prêt-à-porter femme, à Lyon. Pourtant, à contre courant des idées reçues, de plus en plus d’indépendants parviennent aujourd’hui à tirer profit de la seconde main pour engranger du chiffre d’affaires en boutique (voir notre enquête : Comment transformer en opportunité le marché de la seconde main ?).

Le segment de la mode d’occasion haut de gamme/luxe, notamment, attire de plus en plus de commerçants, grâce aux marges plus intéressantes qu’il offre aux revendeurs. Une opportunité à saisir, d’autant que ce marché est en plein boom !

Luxe et occasion : Un duo gagnant / gagnant

Une récente étude menée par le Boston Consulting Group (BCG) révèle en effet que la part de la seconde main du marché de la mode et du luxe a triplé en moins de deux ans. Représentant déjà 3 à 5% de l’ensemble du secteur, les résultats de l’enquête montrent que ce marché de l’occasion pourrait atteindre la barre de 40% d’ici quelques années !

Une tendance bien ancrée chez les consommateurs de produits de seconde main, qui déclarent que ces pièces luxe/haut de gamme représentent déjà plus d’un quart de leur garde-robe. « Il est désormais très clair que les consommateurs ont adopté la seconde main, et que cela transforme la façon dont ils vendent et achètent leurs vêtements », confirme Sarah Willersdorf, responsable mondiale du luxe au BCG et co-auteure du rapport.

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Le potentiel est tel que même le géant de la vente en ligne Amazon se lance aujourd’hui sur le marché, et vient de nouer une collaboration avec What Goes Around Comes Around (WGACA), une marketplace indépendante spécialisée dans les articles de seconde main haut de gamme. « Nos clients, en particulier la génération Y et la génération Z, ont manifesté leur intérêt pour les articles de luxe d’occasion », a déclaré tout récemment Muge Erdirik Doga, président d’Amazon Fashion.

Des pièces revendues pour 300 à 400 euros

Outre l’intérêt des consommateurs, si la seconde main haut de gamme séduit tant les retailers, c’est aussi grâce à ses marges élevées. En témoigne les succès rencontrés par les piliers du secteur, à l’image de Farfetch ou encore Vestiaire Collective. Ils ne sont pas les seuls. De plus en plus de détaillants aussi investissent ce segment de marché, sans pour autant être positionnés haut de gamme initialement.

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C’est le cas par exemple de Violette & moi, ensemble de boutiques de PAP femme sur la côte Ouest, qui utilisent le logiciel de Freepry pour gérer la seconde main dans leurs boutiques. « Notre positionnement est milieu de gamme – Sandro, Maje, Léon Harper, Soeur…- mais on reprend des pièces en gamme au-dessus de la nôtre, la pièce la plus chère revendue chez nous dans les 300 ou 400€, c’est un manteau Isabelle Marant. Des personnes initialement non-clientes chez nous par manque de budget, voient le rayon Freepry et de temps en temps, achètent aussi une pièce neuve qui correspond à nos premiers prix », partagent Hélène et Éric, gérants des boutiques.

En 2 minutes, découvrez le potentiel des marques que vous vendez sur le marché de la seconde main

Preuve en est qu’il est tout à fait possible de construire des synergies entre la seconde main et la vente de nouvelles collections. De plus en plus de retailers franchissent le pas ces dernières années, non sans succès. Aux détaillants indépendants à présent de prendre le train en marche, en veillant à s’appuyer sur le bon partenaire.

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