« Les maroquineries font preuve de résilience ! »

Nathalie Guidé, déléguée générale de la Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage (FNDMV), décrypte les enjeux d’avenir pour les professionnels de son secteur. Et rappelle les nombreux avantages dont peuvent bénéficier les commerçants en adhérant à la fédération. Interview.

Les détaillants du secteur de la mode ont souffert d’une baisse d’activité notable ces dernières années. Qu’en est-il du côté de la maroquinerie et voyage ?

Je pense qu’en comparaison à l’ensemble de la filière mode, nous avons fait preuve de résilience. Même s’il faut tout de même souligner que la période Covid a été très difficile, en raison notamment des interdictions de voyager qui ont fait s’effondrer les ventes de valises. Mais lorsque les frontières ont été réouvertes, l’activité est assez bien repartie. Même 2023 a plutôt été une bonne année dans l’ensemble. En revanche, nous constatons une légère dégradation de l’activité en ces premiers mois de 2024. Le contexte inflationniste y est pour beaucoup, le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français se dégrade, et forcement ils sont plus vigilants sur leurs dépenses en boutique. D’autant que les articles de maroquinerie et voyage ont un certain coût. Mais la baisse de chiffre d’affaires semble moins prononcée que dans le prêt-à-porter ou la chaussure.

L’idée est d’inciter les jeunes à se lancer dans la maroquinerie, en mettant en avant la beauté de notre métier et son aspect durable, ce qui fait sens aujourd’hui

Cette meilleure résilience peut s’expliquer du fait que nous travaillons un matériaux noble qui est le cuir, dès lors nous subissons moins la concurrence des acteurs de la fast fashion et de la vente en ligne, qui se sont eux concentrés davantage sur les autres segments de la mode. Mais notre secteur fait aussi face à d’autres difficultés, comme notamment la difficulté pour trouver des repreneurs à nos boutiques. Pour cela, nous travaillons aujourd’hui à la fédération à inciter les jeunes à se lancer dans la maroquinerie, en mettant en avant la beauté de notre métier, mais aussi son aspect durable, ce qui fait sens aujourd’hui auprès de la nouvelle génération. On leur explique aussi que c’est un métier d’avenir, avec des perspectives économiques intéressantes.

A ce propos, comment développer son activité aujourd’hui quand on est détaillant en maroquinerie et voyage ? Quels conseils donneriez-vous aux commerçants ?

A la fédération, on incite nos adhérents à travailler sur deux axes en particulier. En premier lieu les réseaux sociaux, qui sont un vecteur de plus en plus important de trafic en point de vente. Il est nécessaire que l’on y soit davantage présent pour mettre en scène nos produits, que ce soit à travers des posts, des story, des réels, ou même les lives shopping qui plaisent beaucoup aux utilisateurs des réseaux sociaux.

Nos formations permettent d’améliorer les ventes en boutique et concernent aussi la technicité de notre métier car aujourd’hui, si on se décide à venir en boutique, c’est qu’on a besoin de conseils personnalisés.

Le second axe de développement, c’est tout ce qui concerne la technicité de notre métier. Aujourd’hui si un client décide de se déplacer en boutique plutôt qu’acheter en ligne, c’est aussi parce qu’il a besoin de conseils personnalisés de la part de son commerçant, ce qu’il ne pourra pas retrouver sur internet. En ce sens nous proposons aujourd’hui des formations métiers, avec justement pour objectif d’être capable, par la suite, d’apporter des conseils aux clients sur les différents matériaux composants les produits de maroquinerie, l’entretien, le lavage… Nos formations permettent aussi d’améliorer les ventes en boutique, en travaillant notamment sur la présentation, avec l’aide d’experts du merchandising. Plus que jamais, il est indispensable aujourd’hui de se former, pour bien connaitre son métier et développer ainsi son activité.

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Au-delà des formations, quels avantages retirent les détaillants en adhérant à la fédération ? Pourquoi est-ce important de se fédérer ?

Les services que nous proposons aujourd’hui à la Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage (FNDMV) sont très nombreux. En plus des formations, les adhérents de la FNDMV bénéficient par exemple d’une protection juridique via notre partenaire la Macif. Vous pouvez également contacter notre avocat, que ce soit pour des questions à propos de votre bail commercial, la gestion de votre personnel, vos questionnements à propos de votre statut juridique ou de votre fiscalité. Toujours sur l’aspect juridique et social, nous proposons aussi un panel complet de documents clés en main pour établir vos contrats de travail. Cela vous évite de devoir faire appel à votre comptable, qui vous facturera ce service supplémentaire.

Mais ce n’est pas tout, chaque année nous envoyons également à nos adhérents des kits complets (totems, affiches, vitrophanies, concours, étiquettes…) pour les aider dans leur communication à l’occasion des moments forts de l’année, que ce soit la fête des mères, la rentrée scolaire, les soldes, ou encore Noël. C’est un réel atout de vente et d’animation en boutique.

Une gamme de bagage sera réalisée uniquement pour les adhérents de la fédération, à des tarifs préférentiels, gage de meilleures marges pour les détaillants

Nous leur permettons aussi de faire des économies significatives avec nos commandes groupées. En tant qu’adhérent de la fédération, vous pouvez ainsi commander, à un prix préférentiel, un large choix de sacs d’emballage à l’image de votre enseigne. Nous travaillons également en ce moment même avec une marque de bagage, sur une gamme qui sera réalisée uniquement pour les adhérents de la fédération, avec toujours des tarifs préférentiels, et ainsi des meilleures marges pour les détaillants.

Retrouvez l’ensemble des services proposes par la FNDMV en cliquant ici

Enfin, adhérer à la fédération permet aussi de renforcer la voix de notre profession auprès des instances publiques, afin que nos revendications soient davantage entendues. Par exemple en ce moment, nous faisons du lobbying auprès du ministère de l’Economie et des finances pour que la filière cuir puisse conserver sa dérogation sectorielle en matière de délais de paiement, à l’heure ou l’Union européenne souhaite les uniformiser et les ramener à 30 jours pour l’ensemble des entreprises. Ce qui serait intenable pour notre filière. Notre voix a d’ailleurs été entendue par la ministre chargée des entreprises, du tourisme et de la consommation, Olivia Grégoire, qui s’oppose aujourd’hui à cette réforme. Mais rien n’est encore acquis, et nous avons aussi d’autres combats à mener, d’où l’importance de rejoindre la fédération !